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LA RÉPONSE MAGISTRALE DU PRÉSIDENT GHANÉEN À EMMANUEL MACRON

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LA RÉPONSE MAGISTRALE DU PRÉSIDENT GHANÉEN À EMMANUEL MACRON

LA RÉPONSE MAGISTRALE DU PRÉSIDENT GHANÉEN À EMMANUEL MACRON

Un puissant discours sans détours, à lire-écouter sans modération qui a contraint le jeune "Marquis" de l'Elysée à ronger son frein, à applaudir son hôte, à le remercier pour la leçon, et non à le traiter en réparateur de clim... Quand on en a, on en impose, c'est aussi simple que cela ! (Emmanuelle Bramban)

TRADUCTION DU DISCOURS PRONONCÉ DE NANA AKUFO-ADDO PRÉSIDENT DU GHANA FACE AU PRÉSIDENT FRANÇAIS MACRON

"J’espère que le commentaire que je m’apprête a faire ne vas pas offenser la personne qui a posé la question ainsi que les gens présents dans cette salle. Je pense que l’on fait une erreur fondamentale sur cette question.
On ne peut pas continuer à faire des politiques pour nous, dans nos pays, dans nos régions, sur notre continent sur la base du soutien que le monde occidental, la France ou l’UE voudrait bien nous donner.
Ça ne va pas marcher, ça n’a pas marché hier et ça ne marchera pas demain.
Notre responsabilité est de tracer la voie par laquelle on pourra développer nos nations nous mêmes. Ce n’est pas correct pour un pays comme le Ghana, 60 ans après les indépendances, d’avoir encore son budget de la santé et de l’éducation financé par la générosité et la charité des contribuables Européens.

On devrait être maintenant capable de financer nos besoins basiques nous mêmes. Et si nous devons considérer les prochaines 60 années comme une période de transition, une transition à partir de laquelle on pourra se tenir debout de nous mêmes, notre préoccupation ne devrait pas être ce que le contribuable français décide de faire pour nous, quelque soit la simplicité qu’ils ont en France, ils sont les bienvenus, on apprécie les interventions du contribuable français à travers les actions que leur gouvernement fait à notre endroit. On ne va pas cracher sur une aide.

Mais ce continent, avec tout ce qui arrive est toujours le réservoir d’au moins 30% des plus importants minéraux du monde. C’est le continent des vastes terres fertiles. Ce continent a la plus jeune population de tous les continents au monde. Donc il y a une énergie nécessaire, il y a le dynamisme, on l’a déjà constaté.

Ces jeunes gens qui ont montré beaucoup d’endurance et d’ingéniosité en traversant le Sahara, trouvant des solutions pour traverser la méditerranée avec des bateaux de fortunes. Toute cette énergie, nous la voulons ici dans nos pays travaillant pour le développement.
Et nous allons avoir ces énergies au service de nos pays si nous mettons en place des systèmes qui montrent aux jeunes que nos pays regorgent d'opportunités pour eux, qu’il y a encore de l’espoir ici.

Le phénomène de migration est aujourd'hui présenté comme si c’était quelque chose de nouveau. Il n’y a rien de nouveau à propos du mouvement de populations. C’est aussi vieux que le monde, les mouvements de populations ont toujours été liés aux mêmes causes : l’échec de la patrie d’origine à procurer des opportunités et donc l’on va voir ailleurs.

Pour ceux qui connaissent l’histoire du 19 ème siècle en Europe, ils savent que le plus grand mouvement de populations s’est fait à cette époque, ces mouvements provenaient essentiellement de l’Italie et de l’Irlande.
Des vagues après des vagues, des générations d’Italiens et d’Irlandais quittaient leurs pays pour rechercher le paradis Américain parce que l’Irlande et l’Italie ne fonctionnaient pas pour eux. Aujourd’hui on n’entend plus parler de cela. Les jeunes Italiens et Irlandais restent aujourd’hui dans leur pays respectifs.

Nous voulons que les jeunes Africains restent en Afrique.
Et cela veut dire que nous devons nous débarrasser de cette mentalité de dépendance, cette mentalité qui nous emmène à nous demander ce que la France peut faire pour nous.
La France fera ce qu’elle a à faire pour son propre bien et si cela coïncide avec nos intérêts, “tant mieux”, comme disent les français.

Mais notre principale responsabilité en tant que leaders, citoyens, c’est de réfléchir à ce que nous devons développer pour nos propres pays.
Où toutes les institutions fonctionnent correctement, cela va nous permettre d’avoir la bonne gouvernance, une gouvernance responsable qui rend compte et qui s’assure que l’argent mis à la disposition des leaders est utilisé dans l'intérêt de l’Etat (du peuple) et non pour les intérêts de ces leaders. Un système qui permet une diversité, qui permet au peuple de s’exprimer librement et qui contribue à ancrer la volonté du peuple et les intérêts du public.

Le continent Africain devrait être en mesure de donner de l’aide à d’autres endroits si l’on se base sur les immenses ressources que nous avons. Nous avons beaucoup de richesses.

Et dans notre propre pays le Ghana, nous avons besoin d’une mentalité qui nous fait prendre conscience que nous pouvons y arriver. D’autres l’ont fait avant nous. On peut aussi le faire, dès lors que nous avons cette mentalité, nous verrons que cela va libérer notre potentiel.

La Corée, Singapour, la Malaisie, ces pays ont eu leur indépendance dans la même période que nous, on nous dit même que au temps de l'indépendance, le revenu par habitant du Ghanéen était supérieur a celui de la Corée. Aujourd’hui, la Corée fait partie du monde développé. C’est pareil pour la Malaisie et Singapour.
Qu’est ce qui s’est passé ? Pourquoi ont-ils fait cette transition ? Et 60 ans après notre indépendance, nous sommes toujours à ce point là.
Voila les questions essentielles qui devraient être notre préoccupation, en tant qu’Africains, en tant que Ghanéens.
Et non… quand je le dis c’est avec beaucoup de respect pour le président français. Je pense que la coopération avec la France est quelque chose que j’apprécie, je suis…. Tu sais, un grand ami de la France. Je suis Francophile. Je n’ai donc pas de difficultés avec ça.

Mais je parle de notre propre motivation, de que ce nous devons faire pour mettre nos pays au travail afin que nous puissions créer les conditions qui permettront à nos jeunes d’abandonner ces efforts hasardeux pour se rendre en Europe.
Ils n’y vont pas parce qu’ils en ont envie, ils y vont parce qu’ils pensent qu’ils ne peuvent pas trouver des opportunités dans nos pays. Donc ceci devrait être notre préoccupation première.
Et je pense avec ça…, si nous changeons nos mentalités, cette mentalité de dépendance, cette mentalité qui dépend de l’aide et de la charité, nous verrons que dans les décennies à venir, une nouvelle race de jeunes africains verra le jour. Et cette nouvelle mentalité africaine, dont on parlait à l’indépendance sera une réalité de notre temps.
Et c’est pourquoi, je dis que j’espère que je n’ai pas contourné la question. Mais c’est cela ma pensée.
Et c’est la raison pour laquelle, j’ai adopté pour slogan de ma présidence : “Nous voulons construire un Ghana au delà de l’aide au développement, un Ghana qui est indépendant, qui se prend en charge, qui est capable d’être debout tout en construisant sa propre destinée”. Nous pouvons le faire, si nous avons la bonne mentalité pour le faire."

Texte traduit par Diagaunet Dodie

Document: 

Akufo-Addo Macron: Ghana does not NEED AID to develop


2018, l'Année de "fidélité" aux principes d'émancipation des 7 mers de la République

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2018, l'Année de "fidélité" aux principes d'émancipation des 7 mers de la République

Pierre CARPENTIER
2018, l'Année de "fidélité" aux principes d'émancipation des 7 mers de la République

La savante lettre de Rosa Amélia Plumelle-Uribe a généreusement achevé l'année 2017 de l'Édition, et atomisé Yann Moix, qui, depuis, bougerait encore... "Le colonialisme même consenti, reste du colonialisme" ; cette imparable remarque du Dr Carlyle Corbin est têtue en République Française bien que ses principes aient été fondés sur l'émancipation de son peuple via un changement radical de régime.

Carte de voeux de noël 2017 du ministère des affaires étrangères du Venezuela, via son consulat, au peuple martiniquais. © République Bolivarienne du VenezuelaCarte de voeux de noël 2017 du ministère des affaires étrangères du Venezuela, via son consulat, au peuple martiniquais. © République Bolivarienne du Venezuela

 

Conférence Internationale de la Grande Polynésie, décembre 2016, Rapa Nui (Île de Pâque). Crédit photo Pascal Erhel-Hatuuku.Conférence Internationale de la Grande Polynésie, décembre 2016, Rapa Nui (Île de Pâque). Crédit photo Pascal Erhel-Hatuuku.

Le Gouvernement de la République Bolivarienne du Venezuela et son Consulat Général en Martinique 

Souhaitent que l'année

*** 2018 ***

Voie vos projets personnels se réaliser, et souhaitent aussi que 

cette nouvelle année soit symbole de travail et de lutte pour la Paix et l'Unité des peuples de la Caraïbe.

*** Feliz Año ***

*** 2018 ***

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Gouvedman Répiblik Bolivarienn Vénézuela

ek Konsila Jénéral-li atè Matinik 

Yo ka swété pou lanné

*** 2018 ***

Pwojé chak moun wè jou, yo ka swété tou lanné nèf-tala trasé

Chimen Lapè ek Linité pèp Lakarayib

***                                                      *** 

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L'année 2017 se termine par l'éblouissante militance de Sra Rosa Amélia Paumelle-Uribe qui, par une admirable historicité critique, a mis tout le monde d'accord, après que nous soyons passés par les contestations officielles et populaires contre l'ingérence de l'État français au Vénézuela début septembre, au Burkina-Faso à la fin novembre et au Ghana ce mois-ci ;

Par l'Assemblée Constituante de la Guyane née de la grande marche insurrectionnelle, miraculeusement pacifique du 28 mars, organisée par l'Union des Travailleurs Guyanais ;

Par la Kanaky - Nouvelle Calédonie, possession française la plus avancée sur le front décolonial, et sa souveraineté à naître de l'effacement des marges coloniales de la République.

Par la Polynésie Française qui s'est désormais constituée un corps et une intégrité nouvelle (depuis mai 2013) en repoussant, via l'ONU, l'intrusion jacobine de l'État, à fin de saisir quelque épanouissement politique. 

Par les solidarités transverses des peuples conscients qui se dressent contre la servitude monétaire que leur impose le franc CFA/CFP etc, fruit corrupteur de l'océanique amirauté du pouvoir français.

Nos soeurs et frères de l'île de la Réunion, de la Guadeloupe et de la Martinique résistent aux incessantes et intensives agressions culturelles, judiciaires, juridiques et politiques par une ferme et combative restitution mémorielle de leur peuples contre toute Prescription du Crime contre l'Humanité, qu'a été l'esclavage, qui empêcherait toutes réparations (donc tout partage) liées à la thésaurisation historique des prospérités économiques négrières de l'État.

Et nous verrons bien, par les forces matérielles de ce que nous saisiront en nos lieux, par les forces immatérielles que nous puiseront dans la terre de notre mémoire collective, et par les forces spirituelles météores de nos ancêtres,

Si nos humanités continueront de mettre en oeuvre en 2018 ce qu'elles sont, de tous temps historiques, convenues de faire, face à un Hexagone  qui s'est projeté en flèche dans la nuit territoriale de la Conquête.

Soley' !

 

 

 La Rétrospective décoloniale des événements océaniques transverses en 2017

 

 - 1er janvier 2017 : "Nouvelle Calédonie, la statue de l'Amiral Olry à déboulonner"par Odile Veillerette.

Chapeau de l'article : La lettre de "simple citoyenne française" d'Odile Veillerette au Président de la République pour qu'il fasse en sorte de déboulonner la statue de l'Amiral Olry honnie par la population Kanak pour ce qu'elle représente encore en 2017...

 

- 6 janvier 2017 :"La Guyane ne peut plus subir"par René Ladouceur. 

Chapeau de l'article : Si la paix revient un jour en Afrique, en Amérique du sud, au Moyen Orient, et ailleurs, alors nous découvrirons des villes en ruines, des paysages effondrés, des gravats à perte de vue. Il s’agira de reconstruire ce qui a été dévasté. Non seulement les écoles, les ponts, les hôpitaux, mais les peuples et les sociétés. Chez nous, en Guyane, nos villes et nos communes sont debout mais pas notre société. Depuis quelques années, cette dernière se détériore littéralement, au bord d’un vide social grandissant..."

 

- 8 janvier 2017 : "Le Franc CFA s'invite en Guyane"par Raymond Charlotte.

Chapeau de l'article : Quelques organisations guyanaises, telles le Komité Drapo (KD), l'Organisation Guyanaise des Droits Humains (OGDH) et le Mouvement International pour les Réparations (MIR), ont pris part hier (7 janvier) au front international des africains et afro-descendants contre le franc CFA qui a aussi essaimé dans la Caraïbe voisine, notamment à Haïti, et dans l'océan Indien aux Comores...

 

- 12 janvier : " STOP AU MASSACRE DES KANAK ! "

Chapeau de l'article : Pour sensibiliser l'Europe progressiste aux bavures "locales" de la soldatesque à l'oeuvre de son colonial maintien de l'ordre à mesure que le referendum d'indépendance approche (fin 2018), Warawi Wayenece, porte parole du Collectif des Enseignants et Éducateurs Kanak (CEEK), de la Fédération des artistes Kanak, du Collectif Ataï et du Mouvement artistique KANEKA proteste contre l'assassinat d'un jeune Kanak à la tribu de Saint Louis, le 29 octobre 2016 par les forces coloniales françaises. WILLIAM DECOIRÉ, le jeune Kanak tué d'une balle. Manifestations à Paris et Strasbourg...

 

- 13 janvier : "Nouméa : 2ème round, le 16/01, pour déboulonner la statue de l'Amiral Olry"

Chapeau de l'article : La 1ère action en vue du "déboulonnage de la statue d'Olry dans de bonnes conditions" eût lieu le 26/10 dernier à l'occasion de la grande marche pour l'inscription automatique et sans condition de tous les Kanak sur la liste électorale du référendum pour l'indépendance en 2018. Le communiqué de presse (du Collectif des Subrogés Tuteurs et Défenseurs de Droits connecté au département juridique de l'ONG ENIANA et à la cellule juridique de la Cellule de Réflexion gérant et administrant l'ONG ENIANA, qui continue son travail de sape de l'illégalité française en Kanaky) dûment frappé des 18 tampons issus des pouvoirs, fonction et droit régaliens de négation...

 

- 21 janvier : "Il refuse d'être juré. Le procès de l'indépendantiste réunionnais Bernard Grondin"

Chapeau de l'article : Il s’agirait "du premier procès politique à La Réunion depuis bien longtemps". C’est en tout cas en ces termes qu’est qualifiée la comparution de Bernard Grondin, porte parole du mouvement indépendantiste Lorganizasion popilèr po libèr nout pèi (LPLP), prévue pour le 26 janvier prochain devant le tribunal correctionnel de St-Denis...

 

- 25 janvier :"Ismaël PATU HUUKENA, le nageur marquisien berger spirituel de l'océan Pacifique"

Chapeau de l'article : Ayant cumulé 600 km de natation en eaux libres depuis 2014 à relier les hommes et les Îles de la Société, guidé par les victoires sur la peur de ses Tupuna (ancêtres), Isma HUUKENA entame cette nouvelle année 2017 par un 2ème tour de Tahiti commencé le 13 janvier depuis la plage de Tautira jusqu'à Faaone (23 km). Hervé Rasselet, métis Tahitien vaniculteur de 48 ans a répondu à son appel de nage...

 

- 1er février 2017 : "Pan-Pacifique. Isma HUUKENA défie le Français Benoît LECOMTE sur Tokyo-San Francisco"

Chapeau de l'article : Le défi à la cîme des eaux de notre Aquasphère ! ISMAËL PATU HUUKENA, le fils de l'épicentre des eaux VS BENOÎT LECOMTE, le Haoe (l'outsider) de l'océan Pacifique. Le duel planétaire inédit entre le Conquérant du Pacifique doté d'une Armada médico-scientifique, et le Fils Mā'Ohi de l'humaine origine océanique...

 

- 2 février 2017 : "Édouard GLISSANT, feu Père-Vivant de la Nation Martinique ! 8 février 2011 Le Diamant"

Chapeau de l'article : "Le poète inouï perceur du réel désapparût de notre côté de l'horizon le 3 février 2011 à Paris. Employant pour moitié la langue française et pour l'autre le Guyanais, j'avais pris soin de me présenter aux organisateurs et autorités de la Veillée Créole comme étant arrivé de Cayenne le soir même et porteur d'un poème" (extrait d'"IRACOUBO, l'Épicentre des Eaux")...

 

7 février 2017 : "L'emblème guyanais expliqué à IRACOUBO par le Komité Drapo"

Chapeau de l'article : La Mairie d'IRACOUBO dépossédée de/sur sa terre, est la plus combative de Guyane à bien des égards (elle s'est clairement prononcée contre le projet extractiviste de Méga Mine industrielle : "Montagne d'Or") malgré le peu de moyens dont elle dispose. La mentalité de vaincus qui était jusque là généralisée dans le pays, JAMAIS ne l'atteindra ! VAYAN TO ! YAKOUBO !...

 

- 8 février 2017 :  "Association Guyanaise d'Édition. Roland Delannon, Pierre Carpentier, Élie Stephenson"

Chapeau de l'article : Après la signature du contrat d'édition "d'IRACOUBO, l'Épicentre des Eaux". Rémire. Guyane. Le 07/02/2017. Roland DELANNON, fondateur du Mouvement Guyanais de Décolonisation en 1974, généticien de formation, retraité de l'Éducation Nationale française, consultant auprès du Conseil Académique de l'Université de la Guyane. Élie STEPHENSON, poète, écrivain, dramaturge, Président du Conseil Académique...

 

- 11 février 2017 : "LE DRAPEAU DE LA NATION KANAKY EST A L’ONU DEPUIS 1994"

Chapeau de l'article : Bonjour de Kanaky ! - 08 Fev 2017 - Le Drapeau du Front de Libération National Kanak Socialiste (FLNKS) est le Drapeau d'un parti politique indépendantiste à la française de type LOI 1901 (dont 2 articles interdisent de nuire aux intérêts de l'état et à l'indivisibilité de la nation française), ou encore, loi qui protège et défend la Colonialité du Pouvoir...

 

- 15 février : "Les Quarante ans de Luttes de l'UTG", 1964-2004 le film d'archives d'Alain Michel

Chapeau du tract-documentaire : Les Grandes Luttes de la Centrale des Travailleurs Guyanais pour leurs imprescriptibles droits au travail, à la formation, à l'émancipation politique ; en deux mots, à l'Indépendance, sont ici chronologiquement déclinées par Alain Michel sur quatre décennies d'insoumission sociale et culturelle...

 

- 19 février 2017 : Rock Wamytan sur NCI. Saint Louis, délinquance, responsabilité de l'État colonial

Chapeau de l'article : L’Invité Politique de NCI : Rock Wamytan, Président du groupe Union Calédonienne (UC) – Front de Libération Nationale Kanak Socialiste (FLNKS) au Congrès de la Nouvelle Calédonie. L’entretien intégral du 16 février 2017 : Saint-Louis, délinquance, responsabilité de l’État colonial. Sans détour, Rock Wamytan répond aux questions de Maxime Le Braz...

 

- 21 février : Guyane. Trop Violans. Communiquė de presse

Chapeau de l'aricle :  Après le quart d'heure colonial du blogueur @DIOGENEDARC exprimé dans son dernier billet intitulé : "En Guyane, un groupe de défense à caractère factieux sème le trouble" en date du 15 fevrier. L' appel de Trop Violans à la mobilisation le 22 février, à l'entrée de la cité Eaux-Lisette à Cayenne pour se rendre à la Préfecture...

 

- 5 mars 2017 : Qubilah Shabazz (fille de Malcolm X) en Guyane pour les 50 ans du drapeau

Chapeau de l'article : Invités du 20 au 27 mars par le Komitė Drapo dans le cadre de la Décennie Internationale (2015-2024) des Personnes d'Ascendance Africaine de l'ONU et du Cinquantenaire du drapeau tricolore, Qubilah Shabazz, 2ème fille de Malcolm X et de Betty Shabazz, pousuivant le combat initié par son père il y a 50 ans et Rinoko Rashidi, historien spėcialiste de l'histoire des Noirs en Asie tiendront conférence...

 

- 8 mars 2017 : Que veut signifier le défilé des 500 frères en Guyane ? (par René Ladouceur)

Chapeau de l'article : Le défilé des 500 Frères, mercredi 22 février, m’a fait sortir d’un pessimisme sur la Guyane que je croyais définitif. Il faut dire que le rythme politique propre à la Guyane, c’est le stop and go. La léthargie suivie de la convulsion, ou plutôt une longue léthargie que viennent troubler épisodiquement de brèves convulsions. Tout le monde le sait...

 

- 13 mars 2017 : Le parrainage guyanais de la campagne présidentielle d'Oscar Temaru

Chapeau de l'article : La lettre du maire de Faa'a, le souverainiste-indépendantiste Mā'Ohi, ancien et plusieurs fois Président de la Polynésie Française, Oscar Temaru, en réponse au parrainage de Gauthier Horth conseiller territorial au sein de la nouvelle Collectivité de Guyane. Il entend symboliquement proclamer la pleine souveraineté du peuple polynésien en cas de victoire sur ses opposants métropolitains à Tahiti...

 

- 19 mars 2017 : 10 Questions aux candidats à la présidentielle française sur la Réparation de la traite négrière et de l'esclavage

Chapeau de l'article : La question n’est cependant pas uniquement enracinée dans une dimension morale, elle est devenue pour la France qui a une loi spécifique, l’objet d’un vrai débat juridique en instance devant les juridictions françaises. Ces dernières ont été saisies de procédures visant la condamnation de l’État français à réparer financièrement les crimes commis sur plus de trois siècles du fait de la traite...

 

- 25 mars :  Guyane.L'insurrection solaire d'une nation que l'on avait délaissée

Chapeau de l'article : La plupart des élus élus guyanais a fait sa profession de foi républicaine en parrainant un candidat à l'élection présidentielle française. Seulement le peuple qui se débat au beau milieu des embuscades et des intolérables violences de l'État qui le maintient dépossédé a décidé de se saisir du territoire par l'insurrection solaire, prenant l'Espace par le feu vulcain et le temps instantané de l'indépendance...

 

- 27 mars : Alphonsine Servais présente l'emblématique Komité Drapo

Chapeau de l'article : Membre du Komité Drapo qui s'occupe du développement de la prise de conscience des Guyanais par le drapeau. "Nous pensons que le drapeau peut être un élément fondateur, fédérateur, pour faire émerger cette identité guyanaise, et nous le constatons là actuellement, si vous regardez là, autour de vous, vous verrez le drapeau partout"...

 

- 30 mars : Résistance en Guyane. Un peuple exaspéré par le néocolonialisme et l'exploitation

Chapeau de l'article : "Je m’appelle Lya, je suis une étudiante de 21 ans qui vient de Guyane Française et qui réside actuellement à Toulouse, en France hexagonale. Je ne pense pas que vous soyez au courant de qui se passe vraiment en ce moment en Guyane et vous devez probablement vous en moquer mais qu’importe, cela mérite d’être dit !" Autotraduction de : Resistance in French Guiana - Population fed up with Exploitation and Neocolonialism depuis l'Édition de Médiapart en Anglais, ici (28 mars 2017)

 

- 3 avril : L'autorité politique guadeloupéenne KARESOL soutient totalement le peuple guyanais

Chapeau de l'article : Membre fondateur du Mouvement pour une Guadeloupe Indépendante (MPGI) Luc Reinette fût emprisonné à plusieurs reprises, s’évada en 1985 de la prison de Basse-Terre, fût repris en 1987 puis amnistié en juillet 1989. Depuis le mouvement social Antillo-Guyano-Réunionnais de 2009, la quête océanique transverse de souveraineté retrouve un écho certain avec l'exemple des Guyanais...

 

- 4 avril : Mickaël Mancée, puissance créative et incantation au combat solaire de la nation

Chapeau de l'article : À la fois Hymne solaire et Urban slam guyanais surgis des profonds de mon peuple né de sa continentale Roche-Mère sous la bienveillance de Papa Danbwa, la puissance créative et l'incantation prophétique de Mickaël Mancée nous dit : "Voici où se tient notre unité radicale et pourquoi nous ne cesserons jamais de rallier nos vaincus à l'exigent combat de la liberté de vivre !" Grémési Mika, HO !

 

- 5 avril : La 1ère réponse au refus des Guyanais du milliard et 8 € est une guerre électronique

Chapeau de l'article : Après le refus du milliard et huit euros des collectifs guyanais pour solde de tout compte des manquements de l'État, et suite au rassemblement de 10.000 personnes ce matin à Kourou, Mickaël Mancée, porte parole, Stéphane Palmot, président des 500 frères et Olivier Goudet, le président de l'association Trop Violans occupent, avec d'autres militants en fin journée, le point névralgique du Centre Spatial Européen...

 

- 7 avril : Guyane, après 15 jours de lutte, le communiqué de L'Alliance Invisible

Chapeau de l'article : Le collectif "Pou fè Lagwyàn Dékolé !", émanation de la volonté générale et du courage du peuple guyanais, appelle au recentrement de la lutte et à l'unité des forces populaires. L'Alliance Invisible, expression du mouvement de la jeunesse économiquement consciente exhorte les leaders :"À passer enfin à l'acte pour qu'ils puissent s'affirmer chez eux..."

 

- 7 avril : Albert Darnal, Secrétaire Général de l'UTG de 2004 à 2012, et de 2014 à mars 2017 nous rappelle :

Chapeau de l'article : "Depuis 50 ans, l’U.T.G a joué un rôle majeur pour la transformation sociale et l’évolution statutaire de notre pays. Elle a toujours été à l’avant-garde des luttes pour l’émancipation de notre peuple et est devenu un des principaux obstacles à la main mise de l’état colonialiste français sur notre pays. Je tenterai de vous l’expliquer à travers ce qui suit..."

 

8 avril : Soutien à l'insurrection guyanaise : 600 personnes devant l'École de Guerre à Paris

Chapeau de l'article : Le Rendez-Vous des Guyanais de "l'Île de France" avait été donné ce jour à 14h à la station de métro "École militaire" devant l'École de Guerre française aux "Invalides". S'y retrouvèrent toutes les filles et fils du Tonnerre de Continentale Roche, traités à rebours de l'inaccessible arrière-pays de Guyane gardé par nos frères et soeurs Amérindiens qui sans cesse nous rappellent à notre milieu...

 

- 3 mai : L'Accord de Guyane du 21 avril au Journal Officiel de la République Française

Chapeau de l'article : Les promesses faites aux Guyanais(e)s, moyennant 3 milliards d'euros, pour obtenir d'eux qu'Ariane 5 puisse enfin placer sur orbite les précieux satellites sont désormais inscrites au Journal officiel de l'État. Aujourd'hui la recette d'un tir de fusée chargée de 2 satellites avoisine le demi-milliard de dollars. Dès demain Ariane 6 en transportera 4 pour un milliard de dollars défiscalisés à 100%...

 

- 14 mai : Des savoirs savants coutumiers. Par la cellule de Réflexion Kanak ENIANA

Chapeau de l'article : La Kanak Task-Force ENIANA nous rappelle brillamment, par ce texte dense et exigeant, au respect des savoirs savants coutumiers, expression d'une pensée pratique de hautes culture et de conscience de soi. Engageant les associations de parents d'élèves et le corps enseignant à l'action formatrice du modèle d'hommes qu'ils souhaitent pour améliorer la démocratisation scolaire et sociale du Pays...

 

- 18 mai : Mayotte en souffrance depuis le blog Médiapart de Damien Gautreau

Chapeau de article : L'ancienne colonie française, aujourd'hui département, jongle avec de graves problèmes en terme de santé, d'éducation, de sécurité...

 

- 30 mai : Guyane - Îles Marquises. De l'apprentissage en famille à la scolarisation républicaine

Chapeau de l'article : Thèse, océanique transverse, soutenue par Maurizio ALI de l'Université des Antilles (Guadeloupe). Une extraordinaire contribution au rapprochement critique de la pédagogie et de l'échec actuel de l'école néocoloniale républicaine et laïque (du Ministère de l'Ėducation Nationale) sur l´Hexagone des océans français, chez les Amėrindiens Wayana - Apalaï de Guyane, et chez les Enata des Îles Marquises...

 

- 10 juin : Abolition de l'esclavage en Guyane, 10 juin 1848-2017, les législatives de la Honte

Chapeau de l'article : Le 10 juin ! Oui, vous avez bien lu, c'est bien le 10 juin 2017, jour de commémoration de la Révolution Anti-esclavagiste en Guyane, que le calendrier républicain des élections législatives françaises, consenti par les élus locaux et les candidats à la députation à Paris, a prévu de soumettre les électeurs guyanais au jeu politique qui appartient à son maître...

 

- 17 juin : L'Océanisation du monde et la 1ère grande Conférence des Océans à l'ONU

Chapeau de l'article : Nėgligées à Paris en 2015 lors de la COP 21 sur les changements climatiques, les problématiques océaniques humaines, complexes et profondes, n'ont pas manqué de resurgir à la surface de notre conscience flottante par l'initiative des îles Fidji et de la Suède. "L'Ocean Conference" organisée du 5 au 9 juin dans le hall de l'Assemblée Générale à New York nous rappelle à notre vulnérabilité commune...

 

- 23 juin : DE LA REPRÉSENTATIVITÉ ET DE LA LÉGITIMITÉ DES DEPUTÉS DE LA GUYANE ?

Chapeau de l'article : Une analyse de Raymond Charlotte, co-fondateur de l'Organisation Guyanaise des Droits Humains (OGDH)...

 

- 26 juin : Halte au PIR (Parti des Indigènes de la République) bashing ! Soutien à l'antiracisme politique

Chapeau de l'article : Quand la pensée décoloniale et ses luttes sociales déstabilisent et récusent un establishment pétri de racisme politiquement structurel de l'extrême droite à l'extrême gauche française. Houria Bouteldja et Danièle Obono sont les deux icônes de la verticalisation décolonialiste. La pétition de soutien au Parti des Indigènes de la République (PIR) à signer, ci-dessous...

 

- 27 juin : KANAKY DEBOUT !

Chapeau de l'affiche-tract : La grande Marche sur Nouméa, en 2016, pour obtenir l'inscription automatique de plus de 30.000 Kanak sur la liste électorale spéciale de consultation pour le référendum sur l'indépendance n'a pas fait plier la républicaine colonialité du pouvoir. Le premier Ministre de l'époque, Manuel Valls, aujourd'hui député sensible aux revendications des indépendantistes corses s'y était farouchement opposé...

 

- 28 juin : Kanaky. Le "Sėnat Coutumier !" Piège à Loup de l'État français

Chapeau de l'article : L' ONG Think-Tank Kanak ENIANA augmente d'arguments massue sa Task-Force de libération à mesure que le référendum d'achèvement de la décolonisation française se prėcise (dès 2018). Un Clash civilisationnel où le peuple Kanak, insoumi et libre de toute lėgitimité, fracasse la légitimitė dominante de la puissance administrante pan-océanique française. Et les sénateurs coutumiers sont ici avertis...

 

- 30 juin : La jeunesse Autochtone de Guyane rejette le projet Montagne d'Or de la Columbus Gold

Chapeau de l'article : L'opposition résolue d'une vingtaine d'Amérindiens militants de la Jeunesse Autochtone de Guyane (JAG) au projet Colombus Gold & NordGold, présenté en conférence de presse ce jeudi aprés-midi à la Chambre de Commerce et d'Industrie de la Guyane de Saint Laurent du Maroni, leur a valu d'être molestés puis expulsés par les gardes mobiles de la gendarmerie française...

 

- 5 juillet : L'avocat Kanak à la française est un future serviteur servile de la servitude française en Kanaky 

Chapeau de l'article : Le Collectif des Libres Penseurs Kanak nous expose le piège à libertés en droit politique que constitue la Loi française de 1901 dans laquelle l'avocat autochtone est tenu d'ėvoluer : "Là où l'avocat Kanak s'arrête pour ne pas finir en prison, c'est là que commence le Combat du Droit contre la Vigueur de la Loi Ėtrangère Française sans droits ni titre en Kanaky..."

 

- 16 juillet : Élie Brème : Militant de l'Éducation guyanaise et de la Patria Grande nous a quitté 

Chapeau de l'article : Maître Élie Brême (16 juillet 1941 - 4 juillet 2017) : Soleil de notre dėcoloniale conscience ; Constitutionnaliste tonitruant de liberté politique et d'esprit critique ; Artisan de l'intégration continentale latino-amėricaine (et caribéenne) de la Guyane dans la Patria Grande par l'idiôme de la civilisation hispanique qu'il m'enseigna ainsi qu'à des générations et des générations d'élèves avec éclat dans le respect de nos héritages culturels précolombien, caribéen et africain ; désapparu de notre horizon dans la nuit de lundi à mardi à Paris. 

Le Professeur émérite de verticalité humaine fait dėsormais partie des feux Père-vivants de l´Ėducation Nationale guyanaise à qui nous devons l'- héroïque naissance du Rectorat, berceau des victoires de l'Université de la Guyane.

Grémési Mouché Brême pou kalité lèkzanp vayans' ou ba nou, pou nou rėdi konba antikolonyaliss-a pi douvan !
"MUCHACHO !... MUCHACHO !... MUCHACHA !... MUCHACHA !..."
 

 

19 juillet : Le grand écart de la double appartenance par René Ladouceur

Chapeau de l'article : Il y a un écart immense entre les causes dudit mouvement social, qui renvoient d’abord à notre insécurité galopante, et ses conséquences, qui peuvent aboutir à la prospérité de notre territoire. Cela demande réflexion. Plus un événement est lourd de conséquences, disait François Furet, moins il est possible de le penser à partir de ses causes. C’est pourtant ce à quoi nous devons nous atteler..." RL 

 

- 19 juillet : KANAKY, LES FUTURES DISCUSSIONS SE FERONT EN KANAKY AVEC LES CLANS KANAK, PAS À PARIS

Chapeau de l'article : Le Collectif des Intellectuels Kanak en Kanaky : "Chaque Kanak a sa famille, son Clan, c'est là que les Discussions et les Décisions doivent être prises, pour respecter la Coutume. Le Kanak est assez intelligent pour voir la différence entre l'Indépendance à la Française de type FrançAfrique et la Souveraineté Nationale avec la maitrise des Frontières et des Ressources Naturelles de la Kanaky..."

 

- 1er août : Guyane, une Conquête française de l’Amérique qui n’en finit pas (version augmentée)

Chapeau de l'article : 

Conquête scientifique et Conquête territoriale se sont toujours nourries l’une de l’autre dans l’Histoire coloniale, et cette lucrative loi prend une signification des plus actuelles en Guyane, camp de concentration de richesses et de misères. Les effets d’ampleur insurrectionnelle, miraculeusement pacifiques, que le plurinational peuple guyanais auquel j’appartiens a produit en début d’année...

 

 - 23 août : Le Komité Drapo et l'Organisation Guyanaise des Droits Humains défendent le Venezuela (Communiqué).

 

30 août : Forum "Renforcer les Relations entre nos Peuples et Globaliser les Résistances"

Chapeau de l'article : La Caraïbe, l'intėgration continentale latino-américaine et la transversalité océanique des luttes ont convergé au Forum "Renforcer les Relations entre nos Peuples et Globaliser les Résistances" organisé par le Conseil National des Comités Populaires (le CNCP). Il s'est tenu le 26 août en Martinique à Rivière-Salée avec la participation d'invités Caribéens et Européens...

 

- 2 septembre : Communiqué de la République Bolivarienne du Venezuela contre l'ingérence de Macron

Chapeau de l'article : Communiqué de la République Bolivarienne du Venezuela contre les déclarations du président Macron faites lors de la réunion des ambassadeurs de France au palais de l'Élysée le 29 août 2017... (Traduction non officielle)

 

- 7 septembre : Édouard Glissant, Forgeur d'Éclairs, Caillasseur de Soleil !

Chapeau de l'article : Du Panthéon noir des nations interdites, l'auteur du IVème siècle nous contemple. Black Pantheon : Aux Grands Hommes leurs Patries futures reconnaissantes...

 

- 16 septembre : IRMA, une gestion colonialiste (Par le MIR Martinique)

Chapeau de l'article : Le communiqué de M Garcin Malsa, Président du Mouvement International pour les Rėparations (MIR) Martinique, afin de changer le bio-logiciel d'État, qui se renouvelant dans l'histoire coloniale, lui a "permis" de négliger les afrodescendants Saint-Martinois. + La réaction d'Élie Domota, syndicaliste guadeloupéen, Secrétaire Général de l'UGTG sur l'antenne de BFM-TV via You Tube...

 

- 28 septembre : Justice pour le peuple Kanak ! Pétition À M le Président de la République Française

Chapeau de l'article : Des dizaines de milliers de KANAK ne sont pas inscrits sur la liste électorale. En revanche, Des milliers d’expatriés y figurent frauduleusement. La sincérité indispensable du résultat des urnes est mise en cause. Il est fondamental que la France tienne les engagements qu’elle a pris solennellement au travers des accords de Nouméa, inscrits à la constitution Française. + la pétition ci-dessous...

 

- 8 octobre : ONU, Guyane. Il y a 10 ans, la Dėclaration des droits des Peuples autochtones

Chapeau de l'article : « Parfois, j’ai envie de dire qu’être Autochtone, c’est errer dans les couloirs de l’Organisation des Nations Unies depuis des dizaines d’années à la recherche de droits dont on ne voit jamais la couleur » ironise Alexis Tiouka [Juriste spėcialisé en droit panamėricain des Peuples autochtones] dans "Petit guerrier pour la paix" paru chez Ibis rouge ce mois-ci... (Hélène Ferrarini sur guyaweb.com)

 

- 10 octobre : Guyane, 12 octobre 2017 - 1492, 5ème anniversaire de la rue Wayanpi (Cayenne)

Chapeau de l'article : Tous les 12 octobre le Mouvement International Pour les Rėparation (MIR) Guyane et l'Association NiKa atè Gwiyàn célèbrent les civilisations ayant précédé le début du plus grand génocide de l'humanité par les Européens sous la doctrine du Christianisme contre les Peuples du continent dénommé Amériques...

 

- 22 octobre : L'Épique Réinscription de la Polynésie Française sur la liste des pays à décoloniser

Chapeau de l'article : Un grand entretien passionnant pour faire valoir ce que de droit des peuples, où Moetai Brotherson, député indépendantiste de la Polynésie Française, revient sur les obstacles que dressa l'État contre une poignée de militants Mā'ohi (et Kanak) irréductibles, pour tenter, en sous-marin, de torpiller sans succès la pacifique réinscription du Fenua sur la liste des pays à décoloniser de l'ONU en 2013...

 

- 21 novembre : Esclavage en Lybie : l'indécente indignation des occidentaux. (sur Montray Kréyol)

Chapeau de l'article : L’Etat libyen n’existe plus. Il n’existe plus depuis que la France et son président de l’époque ont pris la décision de détruire militairement le régime de Mouamar KHADAFI alors que la Libye n’avait aucun contentieux avec elle ni ne lui avait déclaré la guerre. Au nom du sauvetage de « la démocratie », les Français ont bombardé ce pays exactement comme Georges BUSH et les Américains avaient...

 

- 22 novembre : Esclavage, traites négrières et racismes arabes... sans indignation sélective

Chapeau de l'article : Dénoncer le trafic d'esclaves noirs... oui, mais dénoncer toutes les traites négrières. Pas d'indignation sélective. Il ne faudrait surtout pas oublier certains pays arabes dans les listes de responsables. Ni soi-même, Africain noir, dans d'autres listes de crimes barbares aussi horribles, voire plus... (Par Luis Basurto)

 

- 29 novembre : Burkina. Ces étudiants africains qui applaudissent l'humiliation de leur président

Chapeau de l'article : Nombreux sont ceux qui n'en reviennent pas de la scène hallucinante qui s'est déroulée dans un amphithéâtre de l'Université Joseph Ki-Zerbo, à Ouagadougou, capitale du Burkina-Faso, où le président français MACRON, en visite officielle dans ce pays, tenait un discours devant un parterre d'étudiants... (Sur MONTRAY KRÉYOL)

 

- 5 décembre : LA RÉPONSE MAGISTRALE DU PRÉSIDENT GHANÉEN À EMMANUEL MACRON

Chapeau de l'article : Un puissant discours sans détours, à lire-écouter sans modération qui a contraint le jeune "Marquis" de l'Elysée à ronger son frein, à applaudir son hôte, à le remercier pour la leçon, et non à le traiter en réparateur de clim... Quand on en a, on en impose, c'est aussi simple que cela !... (Emmanuelle Bramban)

 

- 9 décembre : Guadeloupe. Décolonisation : Karésol Otorité Politik Gwadloup interpelle l’ONU (CCN)

Chapeau de l'article : Pointe à Pitre. Le 8 décembre 2017. Au moment même ou le Comité international des Peuples Noirs ( CIPN) traduit l’état français devant le tribunal sur la question des réparations post coloniales, Karesol a adressé la lettre ci dessous au comité spécial de décolonisation de l’ONU. Ces initiatives prises par deux organisations anticolonialistes Guadeloupéennes nullement anodines...(CaribCreoleNews)

 

- 16 décembre : La lettre ouverte de Rosa Amelia Plumelle-Uribe à Yann Moix

Chapeau de l'article : À l’occasion d’une énième sortie de la Suprématie Blanche à la télévision (1), Rosa Amelia Plumelle-Uribe offre dans une lettre ouverte datée du 5 décembre un petit cours d’histoire sur les reconnaissances de la nature criminelle de l’esclavage des Noirs et les revendications de réparation...

Édouard Glissant : Feu Père-vivant de la Nation Martinique (II)

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Édouard Glissant : Feu Père-vivant de la Nation Martinique (II)

Pierre CARPENTIER
Édouard Glissant : Feu Père-vivant de la Nation Martinique (II)

Frère de Haute mer sur la terre d'hommes san-manman ! Acoma-Répondè-Kapitènn des Oracles Nautiles ! Sept cieux, sept soleils, sept vies nous séparent déjà du repos-guerrier sans fin ! Et l'océan des libertés humaines se gonfle de nos orages souverains sur les Eaux ! Ayen pa chanjé ! La Terre, le Droit, jusqu'à l'Histoire leur appartiendraient...

Edouard Glissant et Pierre Carpentier au Salon du Livre 2010 à Paris.

 

Et le soleil de notre décoloniale conscience

 

 

Découpeur du Diamant,

Gardien de l'Éclat de mer,

 

Des roches que tu nous a taillées,

Dans le bois de fer trigonocéphale,

 

 

Pète ! Sur nos têtes !

 

 

Et les Quatre Fleurs de lys-Kribo,

 

 

D'un parfum neurotoxique,

Aux mémoires atlantiques Nègres,

 

Les ponts de mer rincés du sang des Plantations,

Du pays de Martinique,

  

 

S'épanouissent en notre jour,

 Pavoisent et Dansent !

 

 

Sur le drapeau des Maîtres,

 

 

Pavoisent et Sifflent  !

 

 

Sur les têtes surchauffées,

Des Afrodescendances,

 

 

Pavoisent et s'amusent !

 

 

 De cette nuit de l'Histoire,

Ivres de leurs barriques de malédiction,

 

 

Mais Alors !

 

Gare aux sabres qui rient aux étoiles !!!

 

 

Soley' !

 

4 Kribo emblématiques de l'Ancien régime et du pouvoir négrier. Ils se maintiennent en écussons aux épaules des gendarmes en Martinique, en façade du commissariat de Fort de France, etc.4 Kribo emblématiques de l'Ancien régime et du pouvoir négrier. Ils se maintiennent en écussons aux épaules des gendarmes en Martinique, en façade du commissariat de Fort de France, etc.

Droits des Peuples Autochtones de Guyane, la Lettre d'Information N°1

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Droits des Peuples Autochtones de Guyane, la Lettre d'Information N°1

Pierre CARPENTIER
Droits des Peuples Autochtones de Guyane, la Lettre d'Information N°1

Cette lettre d’information a pour objectif de permettre une diffusion horizontale de l’actualité et des enjeux entourant le respect des droits des Peuples Autochtones de Guyane. Pourquoi cette initiative ? Ce groupe de travail souhaite s'appuyer sur des expertises permettant de clarifier les enjeux sur les différentes thématiques relevant des revendications des Peuples Autochtones.

Convaincue de l'intérêt d'encourager la circulation des informations et méthode de travail transparente, cette initiative souhaite assurer une veille juridique transversale.
A terme, nous espérons que ces travaux permettront d’obtenir le soutien d’un réseau juridique et associatif large afin d'éclairer la prise de décision et d’envisager la création de  groupes de travail permettant à chacun de participer dans le but d’obtenir un soutien politique et institutionnel et de renforcer le réseau d’experts en soutien aux Peuples Autochtones.

À l'Initiative d'Alexis Tiouka, ce groupe regroupe actuellement les experts Marion Veber (Fondation France Libertés), Leandro Varison (Fondation France Libertés) et Marine Calmet (association NatureRights).

Pour toute demande d'information : marine.calmet@hotmail.fr ou 06.89.24.03.99



Sommaire :

Actualité :

Mise en place du Grand conseil coutumier, les enjeux de cette élection

Veille juridique : les procédures en cours

21 et 22 février : Action de la Fondation France Libertés contre la biopiraterie, procédure orale devant l’Office européen des brevets sur le cas Couachi.

Procédure contre le permis d’exploitation d’or sur la commune de St Laurent du Maroni au Lieu-dit Boeuf mort : le collectif Or de question engage un bras de fer judiciaire.

 

Actualité

MISE EN PLACE DU GRAND CONSEIL COUTUMIER, LES ENJEUX DE CETTE ÉLECTION

Le 10 et 11 février derniers s'est tenue l’élection du Grand Conseil Coutumier en présence des chefs et des associations amérindiennes et bushinenge.

Comme le prévoit la loi du 28 février 2017 de programmation relative à l'égalité réelle outre-mer (dite loi EROM), le grand conseil coutumier des populations amérindiennes et bushinenges a pour objet d'assurer la représentation des populations amérindiennes et bushinenges de Guyane française et de défendre leurs intérêts juridiques, économiques, sociaux, culturels, éducatifs et environnementaux.

Cette nouvelle institution vient remplacer l’ancien conseil consultatif des populations amérindiennes et bushinenges (CCPAB).

Le futur Grand conseil coutumier sera composé de :
 

Six représentants des autorités coutumières et traditionnelles amérindiennes désignés par leurs pairs ;

Six représentants des autorités coutumières et traditionnelles bushinenges désignés par leurs pairs ;

Deux représentants désignés par les organismes et associations représentatifs des populations amérindiennes ;

Deux représentants désignés par les organismes et associations représentatifs des populations bushinenges ;

Deux personnalités qualifiées désignées par arrêté du ministre chargé de l'outre-mer.


Ses membres seront désignés pour une durée de six ans.

La loi prévoit que le Grand conseil coutumier sera consulté sur tout projet ou proposition de délibération de l'assemblée de Guyane ayant des conséquences sur l'environnement ou le cadre de vie ou intéressant l'identité des populations amérindiennes et bushinenges, afin de formuler un avis préalable.

Mais le Grand conseil coutumier pourra également s’auto-saisir. Son avis sera alors transmis à l'assemblée de Guyane et un de ses membres pourra être désigné pour exposer les conclusions du Grand conseil coutumier devant cette assemblée. Ce  nouvel organe pourra également tenir des réunions communes avec le conseil économique, social, environnemental, de la culture et de l’éducation de Guyane pour examiner certaines questions entrant dans leur champ commun de compétences.

La mise en place du Grand conseil coutumier doit permettre à l’ex-CCPAB la mise en place des personnes morales de droit public qui seront chargées d’assurer la représentation des populations autochtones dans le cadre du dispositif APA (Accès aux ressources génétiques et Partage juste et équitable des Avantages liés à leur utilisation).

La composition du Grand Conseil Coutumier de la Guyane.La composition du Grand Conseil Coutumier de la Guyane.


Quels sont les droits assurés aux autochtones en la matière ?

Il est important de savoir que la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (dont la France est signataire depuis octobre 2007) reconnaît deux droits très importants pour les autochtones : (1) le droit de participer aux prises de décisions sur les sujets qui les concernent, et (2) le droit de choisir ses propres représentants, qui seront nommés selon les coutumes de chaque peuple.

Article 18 :

Les peuples autochtones ont le droit de participer à la prise de décision sur des questions qui peuvent concerner leurs droits, par l’intermédiaire de représentants qu’ils ont eux-mêmes choisis conformément à leurs propres procédures, ainsi que le droit de conserver et de développer leurs propres institutions décisionnelles.


Cela implique que ni l’État ni le gouvernement ne peuvent imposer aux autochtones une structure représentative, sans que cette structure soit validée par les intéressés. De plus, chaque membre sera choisi par son peuple selon les règles coutumières propres à chaque peuple (c’est-à-dire que les manières de choisir un représentant peuvent varier d’un peuple à l’autre). Finalement, cette structure représentative doit être consultée pour tout projet de loi, acte réglementaire ou administratif et pour tout projet qui concerne directement ou indirectement les intérêts autochtones.

L’exemple du conseil de bande au Canada

Au Canada, un conseil de bande est l'assemblée des élus gouvernant une bande indienne (forme de communauté reconnue par le droit canadien). 
Il s'agit d'un niveau de gouvernement spécial pour les autochtones défini par la Constitution canadienne de 1982. Le fonctionnement et la gestion politique des conseils de bande sont définis par la Loi sur les Indiens de 1876. En vertu de ce texte, tout Indien dûment inscrit au “Registre des Indiens” et résidant sur le territoire d’une réserve est représenté par un conseil de bande. Les critères permettant d’être inscrit sur cette liste sont établis par la communauté et conditionnent également la reconnaissance formelle d’appartenance à la bande.


Un conseil de bande est composé d’un chef, ainsi que d’un conseiller par cent membres de la bande, mais le nombre des conseillers ne peut être inférieur à deux ni supérieur à douze. Le système électif a été imposé aux Premières Nations mais traditionnellement le poste de chef était établi selon les coutumes de chaque peuple. 


En tant qu’instance politico-administrative décentralisée territorialement, ces institutions représentent les communautés autochtones auprès des gouvernements ou des autres pouvoirs publics non autochtones et sont responsables, entre autres, de la santé, de l'éducation, de la culture, de l'habitation, de l'emploi, de la justice, de l'environnement, de la police, de l'aide sociale et du développement économique. Ils disposent d’un pouvoir réglementaire propre dans certains domaines.
Cependant, les actes des conseils de bande sont contrôlés par le ministre des affaires autochtones et du Nord qui est l’organe responsable de la politique du gouvernement fédéral vis-à-vis des Autochtones du Canada et des territoires du Nord.

L’exemple du Sénat coutumier Kanak, de la Nouvelle Calédonie, France

Le Sénat coutumier Kanak de la Nouvelle-Calédonie est composé de 16 sénateurs : deux pour chacune des huit aires coutumières. Chaque sénateur est désigné par un Conseil coutumier (chacune des aires coutumières est représentée par un Conseil coutumier) selon les usages reconnus par la coutume.

Le président est désigné par les membres du Sénat pour une durée d'un an, obéissant au principe de la présidence tournante entre les sénateurs des huit aires coutumières.

Le Sénat est le gardien et le défenseur de l’identité kanak. Son avis est obligatoire sur tout projet de loi et délibération relatifs au statut civil coutumier, aux terres coutumières, aux signes identitaires, etc. Mais il peut être consulté sur tout autre projet ou proposition, que ce soit par le Gouvernement, le Congrès (une navette obligatoire est instaurée entre le Sénat coutumier et le Congrès sur les projets ou propositions de loi relatives à l’identité kanak), les assemblées de Province ou par le Haut-commissaire. Outre ces matières établies par la loi, le Sénat coutumier revendique le droit naturel de pouvoir s’exprimer sur tous les sujets concernant le pays et son avenir. Il le fait sous forme d’auto-saisine, de vœux et de recommandations en saisissant les institutions locales.

Lorsque le Sénat coutumier est saisi, il dispose de deux mois pour délibérer, faute de quoi on considère qu’il a adopté le texte. Si le Congrès n’adopte pas le texte du Sénat coutumier en termes identiques, le Sénat est de nouveau saisi et dispose alors d’un mois pour se prononcer. S’il n’adopte pas la nouvelle mouture, le Congrès statue définitivement.

Aujourd’hui, les principales matières traitées par le Sénat coutumier sont la restructuration des chefferies et des clans, l’éducation et la formation, la politique mémorielle, la jeunesse, l’aménagement et la gestion des terres coutumières.

Le Sénat Kanak offre également une permanence juridique où les kanaks peuvent poser des questions ou évoquer des problématiques relatives à l’identité kanak (terres coutumières, statut coutumier, etc.).

Les enjeux de l’élection du Grand conseil coutumier

A la différence du Sénat coutumier Kanak et des conseils des bandes canadiens dans une moindre mesure, le Grand conseil coutumier ne disposera pas d’un pouvoir de décision. Il reste un organe consultatif. 

Cependant, cette consultation, c’est aussi la capacité d’influencer la prise de décision et de participer à la prise de décision. Plus que la consultation, il faudrait aller vers un réel droit au consentement préalable, libre et éclairé sur tout projet concernant les Peuples Autochtones de Guyane, en accord avec les droits reconnus à l’échelle internationale. Concrètement, le Grand conseil coutumier devrait pouvoir s’opposer à certains projets qui iraient à l'encontre de l'intérêt des Peuples Autochtones et donc avoir un droit de veto effectif, afin d'assurer la compatibilité des décisions publiques avec le droit à la participation aux processus de prise de décision.

La création du Grand conseil coutumier devra permettre une meilleure représentativité des autorités coutumières et en améliorer le fonctionnement en assurant le lien avec l’Etat et la collectivité.

Il faudra tirer les enseignements du fonctionnement de l’ancien CCPAB. Les divergences d’idées qui ont conduit à la paralysie de cette institution pourraient ainsi être évitées.
Il semble nécessaire de garantir une méthodologie de travail permettant la recherche du consensus au sein de cet organe. Cela pourrait notamment être encadré par une procédure inscrite au règlement intérieur et prévoyant que les membres du Grand conseil coutumier reçoivent, dans un délai suffisant pour permettre aux membres de s’en approprier le contenu, une convocation adressée par le Président, comportant un ordre du jour et un rapport sur les points qui seront discutés.

Afin de garantir le bon fonctionnement de la présidence tournante et pour éviter les frustrations qui pourraient naître de ce système, il pourrait également être envisagé que les représentants du Grand conseil coutumier, qu’ils soient représentants des autorités coutumières, des associations ou personnalités qualifiées puissent proposer des sujets à l’ordre du jour. Ce principe pourrait permettre une amélioration des échanges et permettre une meilleure prise en considération de l’actualité relative au territoire et aux revendications des populations représentées.


Veille juridique : les procédures en cours 

21-22 février: procédure orale devant l’Office Européen des Brevets (OEB) autour du cas de biopiraterie du Couachi impliquant l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD). L’OEB tranchera directement après avoir écouté les deux parties : le brevet sera délivré ou révoqué.

Au début des années 2000, des chercheurs de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) se sont rendus en Guyane française. Ils ont questionné les populations, autochtones et locales, à propos des remèdes traditionnels contre le paludisme. L’étude de ces savoirs a permis à l’IRD d’identifier une plante, le couachi aussi appelé Quassia Amara, et d’isoler une molécule, appelée Simalikalactone E (SkE).

L’IRD a déposé en 2015 une demande de brevet auprès de l’Office européen des brevets (OEB). Le brevet offrirait à l’IRD un monopole d’exploitation de la propriété antipaludique de la molécule SkE extraite de la plante Quassia Amara pour une durée d’au moins 20 ans.

Cette pratique est contraire aux droits des Peuples autochtones et constitue un cas de biopiraterie (appropriation indue des savoirs traditionnels). Pour cette raison, France Libertés, Thomas Burelli et Cyril Costes, se sont opposés à la demande de brevet de l’IRD.

Le 21 février prochain, commencera une audience devant l’Office européen des brevets, pour décider l’issue de cette affaire.

Pour connaître d’avantage le cas: Chronologie du cas Couachi 

Pour en savoir plus sur la biopiraterie  


Février : Procédure contre le permis "Boeuf mort" : exploitation aurifère sur la commune de St Laurent : le Collectif Or de question engage un bras de fer judiciaire.

Malgré les 7.613 avis déposés contre le projet d’exploitation d’or sur la commune de St Laurent du Maroni au lieu-dit Boeuf Mort, la préfecture a décidé d’autoriser la société Montagne d’Orà poursuivre son projet s’inscrivant dans la logique de l’implantation de l’industriel minier dans la zone. Les opposants, ayant relevé un nombre conséquent de carences et d’erreurs de droit et de procédure dans le dossier, ont décidé de poursuivre leurs efforts et de porter leur revendication devant la justice pour obtenir l’annulation du permis minier délivré à la Montagne d’Or le 15 décembre dernier. 

Pour en savoir plus sur les résultats de l’enquête publique et les revendications des opposants : voir le communiqué commun des associationscontre le projet d’exploitation d’or Boeuf Mort.

Le long voyage d'Ismaël porté à l'écran (sur Tahiti Infos)

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Le long voyage d'Ismaël porté à l'écran (sur Tahiti Infos)

Le long voyage d'Ismaël porté à l'écran (sur Tahiti Infos)

PAPEETE. Jean-Charles Granjon a écrit et réalisé Te Aranui, le long voyage d’Ismaël, un film documentaire de 52 minutes produit par Bluearth Production. Le tournage a eu lieu en novembre et décembre 2017. Le documentaire est en cours de montage, il sera diffusé courant 2018 sur France Ô notamment. Il raconte l’histoire d’Ismaël, Marquisien d’origine, Tahitien d’adoption...

Rédigé par Delphine Barrais le Jeudi 15 Février 2018 à 16 : 52 sur Tahiti Infos "Le long voyage d'Ismaël porté à l'écran", ici :

 

(...) Qui a relié cinq îles de la terre des hommes à la nage. Jean-Charles Granjon revient sur ce projet qui tient plutôt de l’aventure.

 

Tahiti infos : Qui est Ismaël ?

Jean-Charles Granjon : "C’est un homme inspiré qui vit pleinement dans sa culture, un messager dont la mission est de relier les Polynésiens à leur culture, à leurs valeurs ancestrales. Il le fait par le biais de l'océan. Sa démarche est pleinement spirituelle. Ses nages sont méditatives. C'est une manière de capter, dans l'instant présent, des messages transmis par ses ancêtres. Ces messages prennent la forme d'un puzzle dont les pièces lui sont données par la présence et le comportement d'animaux, des bribes de discussions, captées dans l'instant ou encore dans des signes manifestés par les éléments de la nature."

Tahiti Infos : Comment l’avez-vous rencontré ?

Jean-Charles Granjon : "J’ai pris connaissance de sa démarche via un article de Médiapart écrit par Pierre Carpentier, un ami d'enfance d'Ismaël. J'ai trouvé d'autres références à sa démarche puis j'ai profité de ma présence sur le tournage de Laurent Ballesta en juillet 2017 à Fakarava pour le rencontrer. Je terminais par ailleurs un roman nommé Initiation Pacifique sur la base de mon premier séjour en Polynésie."

Tahiti Infos : Que raconte ce roman ?

Jean-Charles Granjon : "Il prend la forme d'un voyage initiatique abordant la communication avec la nature et les animaux. Le rêve comme moyen de contact avec les éléments de la nature et les animaux y est très présent. J'étais donc déjà sensibilisé à la démarche d'Ismaël. Ayant grandi dans la culture occidentale et donc dans un monde cartésien déconnecté de la nature, je suis en démarche de recherche et de compréhension du lien intime et profond qui relie chaque être humain à son environnement naturel. En parallèle je travaille avec un collectif d'acteurs de la communication sur un projet de plaidoyer pour l'océan, pour mettre en lumière des initiatives inspirantes proposant une nouvelle forme de relation à l'océan."

Tahiti infos : L’idée du documentaire vous est-elle venue dès la 1ère rencontre ?

Jean-Charles Granjon : "Lors de notre première rencontre, je souhaitais filmer Ismaël pour montrer sa démarche dans le cadre du collectif. L’idée de nager, dans une démarche spirituelle pour sensibiliser son peuple au respect de l'océan me plaisait beaucoup. Au fil de nos discussions, j'ai réalisé que sa vision faisait écho à quelque chose de beaucoup plus intime, à cette quête de reconnexion au monde vivant que j’explique dans mon roman. Dès mon retour, petit à petit, son histoire et l'aventure qu'il souhaitait vivre aux Marquises se sont mises à tourner en boucle dans mon esprit. Mon intuition me poussait à suivre et raconter cette aventure."

Tahiti infos : Parlez-nous de cette aventure

Jean-Charles Granjon : "Nous sommes partis de Ua pou en direction de Nuku Hiva puis Ua Huka, Hiva Oa et nous avons terminé à Tahuata pour le mini festival."

Tahiti Infos : Y-a-t-il eu des difficultés particulières ?


Jean-Charles Granjon : "Il y en a eu, comme sur tous les tournages. Rien ne s'est passé comme prévu mais au final tout s'est bien passé. Et c'est probablement pour moi l'un des plus grands enseignements de cette expérience. La préparation de ce doc a été plus que sportive. Je n'ai eu qu'un mois et demi pour tout préparer. Sur place, la population marquisienne dans son ensemble s'est montrée tout simplement exceptionnelle. Sans eux tous, je parle de toutes, et je dis bien toutes, les personnes que nous avons rencontré, rien n'aurait été possible. Sans compter que nous avions avec nous la meilleur des équipes pour cette aventure."

Tahiti Infos : Votre relation avec Ismaël a-t-elle évolué en cours de tournage ?


Jean-Charles Granjon : "Oui, c'est le propre de toutes aventures collectives. Nous avions un projet commun, à savoir valoriser une approche respectueuse de l'océan via le retour aux valeurs culturelles, mon intuition de départ est restée intacte, elle l'est encore aujourd’hui d’ailleurs. Une fois la première étape de ‘fascination’ passée, nous avons vécu l'épreuve du réel, la fatigue avec 25 jours de tournages non stop et, très souvent, une incompréhension mutuelle nourrit par nos différences culturelles. Je me suis souvent senti dérouté, je me suis souvent dit : ‘là je ne comprends pas ce qui se passe, mais ok, je vais laisser du temps. Le sens viendra’. Ismaël et moi avons, de part nos cultures deux regards différents sur le monde, avec chacun des contraintes propres."

Tahiti Infos : c’est-à-dire ?


Jean-Charles Granjon : "Moi dans ma démarche de réalisation documentaire et lui dans sa démarche de résolution des puzzles. Cela impliquait d'avancer dans cette aventure dans deux compréhensions du temps et des événements différentes. Il y a donc eu des décalages entre nous qui ont demandé de la communication et du temps. Le tournage en lui même était un laboratoire d'expérimentation interculturel. Ce fut à la fois éprouvant et passionnant car notre relation, à travers cette aventure, impliquait de la part de chacun de se remettre en question dans sa manière d'appréhender le monde, le temps, les signes, l'autre... Plusieurs fois je me suis dit que nous aurions pu faire un film sur le film. Je suis très heureux d'avoir vécu cette aventure avec lui et je me dis qu'il n'y avait pas meilleur compagnon pour nous plonger dans la culture marquisienne. Je considère Ismaël comme un ami. Lui et moi avançons dans le même but. Donc oui la relation a changé. L'amitié reste et elle est plus lucide. Finalement sans trop la connaitre, j'avais intuitivement beaucoup d'admiration pour les valeurs propre à la culture ancestrale polynésienne. Grâce à cette expérience vécue avec Ismaël, cette admiration s'est renforcée et je souhaite, à travers ce film, pouvoir transmettre ces valeurs au public."

Tahiti infos : Ce tournage a-t-il eu un impact sur vous ?


Jean-Charles Granjon : "Oui, la réalisation de ce documentaire m'a amené à de profonds remaniements intérieur. Cette expérience m'a permis de franchir des étapes importantes au niveau personnel et d'ouvrir des portes. Si j'en avais déjà l'intuition, je comprends aujourd'hui que la préservation de l'océan passe par une démarche de respect de soi-même et de l'autre, une démarche de compréhension aussi car, entendons-nous bien, les problèmes que nous observons à échelle globale au niveau de l'environnement ne sont pas du fait de la nature. Si quelqu'un ne va pas bien... ce n'est pas la nature, c'est l'humain. Ce malaise se répercute sur l'environnement qui a son tour devient malade. Il reste donc à l'humanité de se soigner elle-même. Or, comment se soigner sans un minimum d'écoute et de respect ?

Depuis 30 ans, le peuple marquisien se relève avec force, volonté et courage d'une période qui a failli l'anéantir. Comme il le fait très bien et à mon humble avis, c'est en soignant ses blessures culturelles et en reprenant pleinement confiance dans sa force et son potentiel qu'il pourra le mieux préserver sa nature, sa culture et son océan. Reprendre confiance dans cette force et cette valeur furent les messages dispensés par Ismaël tout au long de cette aventure. Un grand Kotou Nui au peuple des Marquises de m'avoir montré la beauté qui est la sienne."

Îles Marquises : présences attaquantes du réel et de ses astrales légendes !

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Îles Marquises : présences attaquantes du réel et de ses astrales légendes !

Îles Marquises : présences attaquantes du réel et de ses astrales légendes !

Maîtres du temps des batailles sans fin ! Des chevaux de mer, Purs sang de corail noir ! Regards météores et roches du ciel, Force et Océanique Gloire, À nos Frères ENATA ! (Marquisiens).

Maîtres du temps des batailles sans fin ! Des chevaux de mer, Purs sang de corail noir ! Regards météores et roches du ciel, Force et Océanique Gloire, À nos Frères ENATA ! (Marquisiens).

Débat public Montagne d’Or. Rodolphe Alexandre accuse les opposants de Manipulation

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Débat public Montagne d’Or. Rodolphe Alexandre accuse les opposants de Manipulation

Débat public Montagne d’Or. Rodolphe Alexandre accuse les opposants de Manipulation

Comme un beau diable tout couvert d’or à mi-mandat, Rodolphe Alexandre joue son va tout à coup de chiffres ėconomiques et de normes environnementales européennes pour défendre mordicus le gigantisme du projet extractiviste de mėgamine industrielle à ciel ouvert. Le collectif « Or de Question » est accusé de manipuler les nations amérindiennes qui rejettent en bloc l’enfer d’un nouvel Eldorado.

 Le site du collectif : « OR DE QUESTION ! », ici

#projetmontagned'or: Rodolphe Alexandre soutient la filière aurifère en Guyane


La réaction du collectif : « Or de Question » 1/3.La réaction du collectif : « Or de Question » 1/3.
2/32/3
3/33/3

 

 La lettre des autorités coutumières de Guyane adressée au président de L'Institut de Recherche Développement (IRD),

Et au directeur de l'IRD-Guyane (14 avril 2018).

Autorité coutumières de Guyane VS Institut de Recherche Dévellopelent (IRD) 1/2.Autorité coutumières de Guyane VS Institut de Recherche Dévellopelent (IRD) 1/2.
Autorité coutumières de Guyane VS Institut de Recherche Dévellopelent (IRD) 2/2.Autorité coutumières de Guyane VS Institut de Recherche Dévellopelent (IRD) 2/2.

 

 

 

É. Glissant : «Abyssal beginnings» (Préface du Pr John Drabinski)

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É. Glissant : «Abyssal beginnings» (Préface du Pr John Drabinski)

Pierre CARPENTIER
É. Glissant : «Abyssal beginnings» (Préface du Pr John Drabinski)

John Drabinski nous présente quelques remarques préliminaires à son étude des poétiques d’Édouard Glissant. Naissances des Abysses, Pensée Atlantique Noire et Caribéanité nées des gouffres du Passage du Milieu y ont renversé l’hémisphère nord des géographies intellectuelles continentales et de la philosophie à force de paradoxes fondateurs et d’innovations provocantes. Glissant avait Tout lu.

La préface de John Drabinski :

Professeur de Black Studies au Amherst College (Massachusetts),

Directeur du journal de philosophie française et francophone

«  Preface to Abyssal Beginnings » 

Est téléchargeable dans sa version originale gratuitement ici : 

Amherst College Black Studies (page Facebook), ici

 

Traduction : Pierre Carpentier

Édouard GlissantÉdouard Glissant

Ce livre (Naissances des Abysses,à paraître) est à la fois une longue méditation et une approche philosophique des travaux d'Édouard Glissant, avec une attention particulière portée aux poétiques développées dans ses écrits non romancés. Pas mal de choses ont été écrites en Français sur Glissant et la philosophie, alors qu'en langue anglaise le commentaire (la critique) s'est montré sous un jour significativement différent. C’est un écart déterminant dans la littérature.

Le travail de Glissant est profondément philosophique. Aucun doute là-dessus n'est permis, ce qui rend cet écart d'autant plus remarquable. 

De même que l'engagement soutenu de Glissant aux tendances déterminantes de la pensée Atlantique (noire) - depuis la Négritude, aux variantes de l'existentialisme, aux critiques ethico-politiques de la modernité, au moment post-structuraliste - le place au centre de tant de débats. Je veux démontrer, en partie à travers ce livre, que le mouvement conscient et profondément critique de Glissant à travers les mondes intellectuels de l'Atlantique Nord et Sud a fait de lui une figure d'importance unique.

Les engagements pour Glissant sont toujours critiques ; cardinaux, d'Antillanité (Caribbeanness) selon ses propre termes. Seulement les termes de la Caraïbe sont toujours instables, chaotiques, de nature fractale, ce qui désolidarise Glissant de toutes les itérations du nationalisme intellectuel lié à la région, à la "race", à l'histoire ou à la mémoire. Au contraire, et c'est le dernier concept le plus représentatif de Glissant, où la Caraïbe est à la fois locale - hémisphérique, spécifiquement historique, particulière dans ses mémoires - et mondiale - à la croisée des chemins du monde dès ses débuts (ses naissances). Autrement dit, l'Antillanité est le tout-monde, non pas comme une idée ou un idéal esthétique ou éthique, mais comme une description directe des histoires matérielles et des souvenirs de l'archipel.

Le contact est le commencement, même s'il est violent, il est l'ambivalent produit du mélange d'une tristesse impensable et d'une mondialité changeante, insondable dans sa profondeur de sens. Le rivage des Caraïbes. Paysages de souffrances, paysages de beautés, Sel noir.

En termes de trajectoire de la pensée de Glissant, il est intéressant de noter, à partir de ma propre lecture de ses oeuvres poétiques, et de mes investigations dans le Tout-monde, que cette matière très élaborée tout au long de Poétique de la Relation et après, revient toujours à travers la notion d'Antillanité, de Caribéanité.

L'utilisation précoce du terme d'Antillanité comme rhizome, plus clairement décrit dans les essais recueillis dans le Discours Antillais, terme qui sera affiné en créolisation à partir de Deleuze et Guattari dans Poétique de la Relation et Introduction à une poétique du divers, s'apparente selon moi à une métaphysique de l'Antillanité qui plus tard devient une éthique, politique et esthétique du contact culturel mondialisé.

En tant que lieu de l'inextricable processus de créolisation, l'Antillanité n'est pas une théorie du contact culturel globalisé, de la Relation et de la fécondité à proprement parler. Pourtant ç'est le cas. Donc dans ce qui suit, je mélange des vocabulaires qui ne sont pas contemporains. Pour un certain type d'érudit, j'imagine que cela justifiera une pause ou deux, mais finalement l'argument de ce livre, est de proposer, discrètement (permettez-moi de l'annoncer ici), une continuité (une extension) du cadre de la perte, du traumatisme, de la mémoire et des ruines via l'oeuvre de Glissant. 

Penser au beau-milieu des ruines, de façon productive plutôt que  (qu'uniquement) mélancolique, c'est déjà penser l'archipel comme une géographie du globe et une géographie de la pensée. L'archipel est déjà le carrefour du monde, et la Caraïbe de l'Antillanité, si ce n'est un concept, est déjà l'expérience du Tout-monde comme histoire et comme mémoire.

Voilà qui mérite réflexion. Il y a cette première question du commencement (des naissances). Nous commençons-là des abysses. C'est là, la pensée fondatrice de Glissant. Et l'abîme est la représentation d'une perte irrémédiable. Le Passage du Milieu n'a pas de représentation. Au contraire, le Passage du Milieu est à la fois l'évacuation du sens et la naissance (le début) de l'être, du devenir, du savoir et de la pensée. 

Comment la philosophie pense-t-elle dans cet espace, qui n'est ni simplement paradoxal (car il se résout dans la Caraïbes) ni ambivalent (car la Caraïbe n'est ni rétrograde ni tronquée) ?

Je pense que c'est la question la plus difficile que Glissant nous pose, et elle n'est pas, à mon avis, de celle qui a été systématiquement posée sur un registre philosophique. Je veux placer la question du Passage du Milieu au centre de la pensée philosophique sur la langue, le temps, l'histoire, la mémoire, l'incarnation, la subjectivité, l'esthétique, et l'idée même de la fonction de la pensée elle-même. La poésie et la poétique de Glissant sont constituées de décennies de témoignages sur la centralité du Passage du Milieu et démontrent comment la pensée du rivage (du littoral), le lieu où l'on arrive, le lieu de la mémoire et de l'avenir, fait de la Caribéanité une force intellectuelle distincte. Pour la pensée philosophique, dans le contexte des Amériques et plus largement à travers le monde, ce motif et le travail de Glissant demeurent généralement comme des propositions nouvelles. Tandis que les questions de "race" et de racisme ont lentement évolué vers les horizons de la philosophie blanche européenne et étasunienne, l'expérience du déplacement de masse, de la mort et des migrations forcées, n'a pas été sérieusement considérée comme un moment fondateur d'une pensée philosophique, de concepts, et de déconstructions/reconstructions de sens révolutionnaires.

C'est le contexte général. Mais le commencement, avec le Passage du Milieu est aussi celui d'une révision de la préoccupation anti- et post-coloniale de tant de pensées francophone du XXème siècle dans les Caraïbes et en Afrique - Frantz Fanon, Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, en particulier. 

Plutôt que de résister à la domination et aux prospectives émises par la vision anti- et post-coloniale, le commencement abyssal est l'histoire qui naît là où s'entrechoquent la perte traumatique et la mondialité qui se construit. La créolisation plutôt que le nouvel humanisme, pour ainsi dire. Le monde afro-caribéen, plutôt que les généalogies d'idées de race et leurs séquelles décimantes. Le lieu où à la fois éclos la naissance et s'élabore le monde. C'est là que Glissant se distingue des mouvements de la pensée noire de la première moitié du XXème siècle. Ici la créolité est rendue possible grâce à la créolisation.  

Nous pourrions dire, plus généralement, que la philosophie en tant que telle - entendue comme un engagement qui tient compte des conditions de l'entendement, de l'étant (plutôt que de l'être), et de la créativité sur un mode qui interroge (1) - n'a pas encore pris en compte l'expérience transformatrice du traumatisme et sa perturbation de toutes les compréhensions conventionnelles de l'Histoire, de la mémoire et du language. Indépendamment de toute géographie, la caractéristique de la philosophie, ici spécifiquement blanche et occidentale dans son registre, est d'avoir en quelque sorte aspiré à se maintenir en dehors des vicissitudes de la vie culturelle et politique. Cette pureté, qui est le propre de sa manière impériale de concevoir la culture dans un conservatisme politique, isole une grande partie de la philosophie de l'une des plus grande énigme de la pensée : comment pouvons-nous nous réconcilier avec les ruines de l'Histoire, comme Benjamin l'a exprimé, comment pensons-nous de manière responsable et attentive après la catastrophe ? La philosophie juive de l'après-guerre a bien entendu pris cette question très au sérieux. Après la Shoah, que reste-t-il à penser ? Comment pensons-nous les restes du désastre, tels qu'ils sont ? C'est la question du traumatisme. Mais quelle est la signification philosophique du début traumatique dans d'autres régions ? Car chaque raison, chaque pensée est géographique. Le lieu est notre point de départ. La Caribéanité présente à la fois la naissance et le commencement qui sont nés de l'archipel, un site de début traumatique, et par la suite un lieu de vie.  Qu'est-ce que le Passage du Milieu, entendu comme mémoire traumatisée par ses effets et ses séquelles, pour la pensée philosophique ?

L'émergence d'études sur les traumatismes à la fin des années 1990 a considérablement changé la façon dont nous comprenons la mémoire et l'histoire dans le contexte occidental. Les fantasmes de transparence, d'itérabilité et de cohésion dans la représentation ont été stoppés par le produit de la réflexion sur l'expérience historique de la catastrophe. Naître en présence dans la représentation, ainsi commence l'argument, prouve qu'une grande importance a été accordée à la mémoire. Quand la mémoire fonctionne, les représentations fonctionnent. Mais quand la mémoire est confondue, dissociée et désorientée par l'expérience traumatique - les événements historiques catastrophiques étant des cas exemplaires- nous ne pouvons plus concevoir la représentation sur le ou les modèles conventionnels. Peut-être la représentation elle-même pose-t-elle la mauvaise question, travaille-t-elle avec la mauvaise logique et la mauvaise aspiration. Ainsi, le problème de l'inreprésentable, saturé de tant d'énigmes éthiques, épistémologiques et esthétiques, devient rapidement le problème central, non seulement celui des études de la mémoire, mais aussi de l'étude historique et de l'historiographie. Qu'est en effet le long vingtième siècle sinon une longue histoire de traumatisme ? Modifier le sens de la mémoire, de l'histoire et de la représentation, modifie l'importance de la pensée et de la culture - modifie le sens lui-même. Peut-être que le fantasme de la mémoire "conventionnelle" est le problème. Peut-être que la mémoire traumatique est la convention, commune, et partagée. 

Dans la tradition blanche européenne, il y avait une audience tout prête et un siège pour l'interprétation et l'extrapolation de la mémoire traumatique. Non seulement la Shoah, mais aussi la frénésie de la guerre des tranchées pendant la première guerre mondiale avaient déjà préparé les sensibilités européennes à des figures plutôt sombres de mémoire et de l'Histoire. Cela se reflète dans un ensemble de tendances intellectuelles concernant l'autoritarisme, la violence éiminationniste et le travail compliqué du deuil. En effet, avec les débuts de l'École de Francfort - l'essai de Walter Benjamin en particulier, mais aussi le travail révolutionnaire de Théodor Adorno et Max Horkheimer sur l'anti-Sémitisme - la philosophie européenne blanche a découvert combien la transmission de la souffrance historique pouvait être destructrice et profondément modificatrice des notions de temps, d'espace, de subjectivité et de communauté. Il ne s'agit pas là de niche philosophique ou d'une science spéciale. La philosophie en tant que telle ne pourra jamais être la même après avoir intégré ce sens de l'expérience de l'Histoire, une expérience dans laquelle le caractère éthéré de la réflexion théorique et de la rhétorique sur la "tradition" est remis en question par l'autre ou par l'Histoire des pratiques culturelles et politiques d'Autrui. Puisque la tradition est historique, et que l'histoire la lègue, dans cet essentiel appariement, la douleur et ses idées, la notion même de tradition est impliquée dans l'expérience traumatique. Ainsi, pour la rendre totalement immanente à la "tradition", la transmission d'idées et de valeurs - si prisées par les communautés intellectuelles soucieuses de se reproduire - est brusquement bouleversée par des expériences alternatives, voire absolument contradictoires, du monde tel qu'il est vécu. Ces expériences sont de celles, individuelles et collectives qui constituent les fondements du discours philosophique. On peut voir ici combien le travail d'Emmanuel Levinas, de Maurice Blanchot, de Jacques Derrida, de Jean-François Lyotard et d'autres reflète une réinvention post-traumatique de la philosophie européenne. Et on peut aussi voir comment de telles interventions critiques, enracinées dans la douleur et la perte de la violence et de l'exclusion historiques, pourraient prétendre avoir renversé les plus hautes prétentions de l'Occident blanc, en exposant ses mythes cardinaux de présence, de transparence et, à la fin, d'universalité

Deux caractéristiques de ce discours se démarquent pour moi. Premièrement, un tel discours a rarement, voire jamais, fait preuve d'humilité à l'égard de la singularité (différence), de "l'histoire et de la mémoire", et même de la qualification des problèmes liés au traumatique dans l'étude théorique. Même si les travaux sur la mélancolie, la perte, l'échec de la représentation et autres ressemblaient à des contestations des délires occidentaux blancs, de présence, d'Histoire Hégélienne, de formes de connaissances Platoniciennes et des fonctions hégémoniques troublantes du langage, plusieurs de ces motifs étaient tranquillement et clandestinement introduits, permettant toujours le fondement des conclusions tirées. Parlons-nous vraiment de la fin de l'Histoire en tant que telle ? Ou sagit-il de la fin d'une certaine conception de l'Histoire et donc de la transmission de certaines formes et figures ethno-racialisées de l'expérience historique, qui sont en définitive réduites à leur spécificité géographique. Ces questions, même si elles sont rarement posées, sont cruciales pour la sincérité du travail philosophique. En fait, elles replacent les questions de colonialisme et les habitudes de pensées impériales au centre de la philosophie. Deuxièmement, l'écriture largement philosophique sur l'expérience traumatique et son pouvoir destructeur et déconstructeur, a rarement pris au sérieux l'histoire des Amériques, mais elle s'est plutôt contentée d'universaliser les expériences européennes blanches. De cette manière les Amériques, en particulier dans la tradition afro-antillaise, ont fonctionné comme une sorte de contre-modernité, pour utiliser la caractérisation de la pensée atlantique noire de Paul Gilroy. Cette étroite résonance dans les études sur les traumatismes, son incapacité à attirer l'attention sur les Amériques, est certainement particulière (pour le dire généreusement), car jusqu'au nom du continent et de son achipel évoque (ou dit carrément) la perte, le traumatisme et tous les défis qu'ils imposent à la réflexion. Et ce n'est pas comme si l'Amérique manquait d'un tel discours. En fait, dans le contexte des Caraïbes, les penseurs du milieu du vingtième siècle (et certainement d'avant) ont entamé une longue méditation variée sur la signification du Passage du Milieu, du colonialisme, du moment post-colonial comme relevant d'un seul et même sujet avec d'autres : l'espace, le temps, la subjectivité, la mémoire, l'histoire, et, c'est peut-être le plus décisif, le sens d'un futur qui se forge sans enracinement profond. La migration forcée (le Passage du Milieu) et l'asservissement (la plantation) modifient radicalement tous les sens de la relation au passé, et donc à tous les sens du futur. Cette expérience exige une exploration selon ses propres termes. L'altération radicale imposée par la migration forcée puis les siècles d'expérience de l'esclavage des plantations, sont à la fois porteurs d'images et de revendications de pertes directement liées au Passage du Milieu. L'une des leçons tirées des études sur les traumatismes est généralement que les interventions au sein du problème de la mémoire jettent une ombre qui transforme les concepts fondamentaux de l'humain et de ses possibilités, puis les réalités. Quelle sorte de loisir théorique, d'impérialisme intellectuel ou de conservatisme philosophique de la philosophie blanche occidentale a-t-elle gagné en se détournant de l'expérience traumatisante inscrite dans les termes Amériques et Nouveau Monde ? De même qu'en s'en détournant elle s'enfonce dans la blancheur de l'Occident ; "l'Occident" n'étant pas un lieu (selon Glissant) mais un projet ? 

Cette question demande déjà beaucoup. En effet, l'idée même de l'Europe est en remise en question, à savoir que l'on puisse concevoir ou non cette entité particulière "Europe" sans tenir compte, éthiquement, épistémologiquement et métaphysiquement, de ses enchevêtrements globaux. Il me semble évident que le nom d'Europe est inextricablement mêlée aux souffrances et aux plaisirs des histoires globales, non seulement en tant que victime de ses frénésies internes violentes ou de ses profondes traditions intellectuelles, mais, aussi (et peut-être bien avant, si ce n'est d'abord) en tant qu'auteur de la violence mondiale qui participe, avec l'émergence de la Modernité, à une modification du monde par un contact (2) culturel global destructeur et génocidaire. Peut-être que ce genre de questionnement est involontairement un autre cas d'Eurocentrisme, où l'effort de "remettre en question les idées européennes" finit par réifier la centralité de l'expérience de la langue et de l'histoire. À cet égard, je dirais que les études sur les traumatismes, et les discours qui les accompagnent, rejoignent une longue liste de critiques prétendument radicales qui ne parviennent pas à se défaire du côté très conservateur que l'on retrouve dans les  institutions de la philosophie blanche occidentale et des disciplines théoriques connexes : une profonde dépendance, souvent inconsciente, aux modèles d'expérience et la présomption de leur universalité. Par contre, je soutiens tout au long du présent travail que l'expérience traumatique doit être pensée en lien avec une géographie de la raison. Le traumatisme, comme tous les concepts constituants, et même les concepts qui découlent des débuts traumatiques, doit être pensé en termes de spécificité du lieu. Commencer avec et à partir de la spécificité signifie lire et restituer des idées (la raison au sens le plus large) en lien avec les contextes dans lesquels elles émergent. Une historicité qui soit conforme à cette histoire, plutôt qu'à l'histoire en tant que telle.

Je suis venu à ce projet en réponse à cette question des modèles d'expérience et comment ils réifient tranquillement les habitudes coloniales d'évaluation. En particulier, je pense à la façon dont la notion de pensée archipélique [ou archipélagique] de Glissant, image des métaphysiques de la Caraïbéanité (Antillanité), déplace notre vocabulaire théorique et nous révèle, dans un mouvement rapide, combien il est important de rompre avec l'image et la métaphysique de la pensée continentale - un mouvement, qui part essentiellement de l'unité, aux fragments. Par cette notion accompagnée de tous ses changements collatéraux, Glissant marque un tournant postmoderne décisif et véritablement original dans la théorie caribéenne. Il est décisif parce qu'il bouleverse tant d'habitudes de pensée dans le monde atlantique par une étreinte de cette fragmentation tout à fait singulière, fragmentation due à l'origine - à la différence de celles que l'on trouve dans la théorie post-structuraliste aux Etats-Unis et en France - à la spécificité de l'expérience antillaise des Amériques. Le point de contraste avec la pensée achipélagique de Glissant est ce qu'il appelle la pensée continentale. La pensée archipélique initie une distinction qui, comme j'espère le montrer dans les pages qui suivent, bouleverse fondamentalement le sens de la pensée philosophique. Michael Wiedorna démontré comment cette image de l'archipel structure le travail ultérieur de Glissant, et surtout comment sa production littéraire, comme produit rendu des profonds de l'archipel peut être appréhendée.(3) La notion du paradoxe de Wiedorn est importante ici : chez Glissant, l’image de l’archipel est une contradiction - une unité de différence qui devient différence et désunion, puis unité, ou ce qu’Antonio Benitez-Rojo a appelé une "île qui se répète" - qui néanmoins produit un monde. Quelles sont les conséquences esthétiques, épistémologiques de ce paradoxe ? Et dans l’abîme, quelles en sont les origines ? De la mémoire à la philosophie, c’est la genèse d’un sens paradoxal du paradoxe.

Encore une fois, le passage de Glissant du continent à l'archipel, comme condition et comme image de la pensée, est une empreinte rapide et déterminante de son travail de décolonisation de la pensée. Par cette distinction, Glissant est capable de produire une image de la pensée qui explique ce qui est, selon moi, un conservatisme naissant que l’on trouve dans tant de théories « radicales » venues  d’Europe et en partie des États-Unis, et beaucoup venues aussi de la tradition caraïbe du milieu du XXème siècle. En me répétant, peut-être qu'en critiquant les prétentions de l'Europe classique, les critiques - des mouvements postcolonial, décolonial, ou anti-raciste - ont (quelques fois, ou au moins) involontairement réifié l'idée de l'Europe par un biais, même inconscient, de fidélité à la pensée continentale. La fragmentation est ici prise comme un échappement de sens. Et cette critique se base là-dessus.

La fidélité de Glissant à l'originalité des Antilles, bien qu'ayant toutefois exploré toutes les conséquences de la pensée du Nouveau-Monde selon ses propres termes, s'opère en grande partie en dehors de la logique interne de la tradition occidentale. C'est ici l'anti-réification de la pensée archipélique. La fragmentation est ici prise comme création de sens. Et cette critique est basée là-dessus.

Pourtant, la profonde transformation par Glissant, de ce qu'on pourrait entendre par la «philosophie» et ses catégories fondamentales, est un engagement qui comprend ensemble également l'Europe, les États-Unis, et la tradition classique blanche occidentale dans un même temps qu'il interprète en se mettant lui-même en dialogue avec les autres écrivains de la Caraïbe.  

Cet engagement se produit à deux niveaux. À un premier niveau essentiellement philologique, à partir des lectures approfondies des textes de Glissant qui révélent des conversations critiques et complexes de longue date avec des intellectuels de la Caraïbe depuis Aimé Césaire à Frantz Fanon à Derek Walcott à Linton Kwezi Johnson et d'autres à côté d'un ensemble de théoriciens blancs européens, au premier rang desquels les travaux de Gilles Deleuze et Felix Guattari, mais aussi plus discrètement avec Martin Heidegger, Jacques Derrida, et d'autres.

Ce subtile engagement est le second niveau au cours duquel on peut lire la transformation de la philosophie par Glissant. Dans sa critique élaborée et complexe des idées de l'Être [de l'étant], du temps, et de l'Autre, Glissant forge une relation implicite, mais tout à fait cruciale, avec les philosophes à l'avant-garde du mouvement dit «postmodernisme» et ses manifestations éthiques et poétiques. Les engagements explicites et implicites de Glissant avec les philosophes et les idées philosophiques démontrent une de ses plus grandes innovations comme penseur : la créolisation en tant que principe premier de lecture et d'interprétation.

La première position de la créolisation élimine les termes qui d'habitude hantent l'étude de telles relations trans-Atlantique, à savoir : les spectres coloniaux de la mesure et de la comparaison. L'inquiétude, l'anxiété même, est que la pensée blanche européenne puisse être bouleversée ou puisse être utilisée comme un moyen de justifier la légitimité de la pensée Atlantique noire.

La lecture anticoloniale rejette bien sûr ce genre de relations et affirme selon ses propres termes la légitimité de la pensée Atlantique noire. Et c'est là sans doute le point de départ de Glissant comme penseur. La tradition caribéenne est libre de tout parrainage ou de tout co-signataire. Dans le mêne temps, sa relation avec la pensée trans-Atlantique, traversant les frontières coloniales, est tout sauf anxieuse, car la créolisation est toujours, et déjà, une méthode d'appropriation dans le meilleur et le plus fécond des sens. Au lieu de la mesure, la créolisation apporte l'excès. La relation de Glissant avec les philosophes occidentaux, et plus largement avec la philosophie, est précisément : que le mouvement de la mesure à l'excès est  une incarnation écrite de ce qu'il appelle tout-monde.

La pensée excessive, la relation excessive et Relation, n'est pas menacée par son Autre, même pas par l'Autre colonial. C'est la deuxième vague de décolonisation de Glissant. Je dirais, une vague qui remet en question ce qui, dans la première vague, avait été abandonné au nom de l'auto-autorisation et de l'auto-création. Le paradoxe ne fait que commencer à décrire cette relation. Le paradoxe produit de l'abondance contrairement à  la contradiction paralysante ou confondante. Comme le titre de Wiedorn l'indique, Glissant nous appelle à penser comme un archipel, et pas seulement dans le cadre de pensée d'un archipel. La Relation est dès-lors dynamique, productive, dangereuse et vivante, par une appropriation et un engagement féconds. C'est cette profusion d'événements, cette sorte excessive d'excès, qui est soulignée par l'argument d'Alexandre Leupin selon lequel la pensée philosophique glissantienne cède ou devrait céder la voie à la poésie - le langage du tout-monde, le langage de la pensée archipélagique, le langage du paradoxe qui résout et dissout (4). Les relations anxieuses deviennent des relations du Chaos. Le monde du tout-monde. Les relations cruciales de l'Atlantique sont transformées. 

Dans ce contexte nous pouvons commencer à comprendre pourquoi Glissant qualifie son travail de para-philosophie dans Introduction à une poétique du divers (IPD en page 82), une qualification notée et développée par Georges Desportes dans son ouvrage court sur Glissant (5). Une grande partie de la signification de ce sens de la philosophie - la logique et l'économie du para- comme complément décisif avec son trait d'union - sera démontrée à mesure que les prochains chapitres se dérouleront, mais un mot ou deux peuvent être dit ici. Pour commencer, l'auto-articulation et l'autoportrait de Glissant, qui font l'objet d'une approche encore plus explicite et convaincante dans Philosophie de la Relation, confèrent une crédibilité textuelle importante à mon affirmation dans le présent projet selon laquelle Glissant devrait être lu comme philosophe. Dans Introduction à une poétique du divers, par exemple, Glissant définit le sens philosophique de son travail par le fait qu'il le consacre à la science du Chaos et à sa fusion avec le tout-monde. Je considère cette déclaration programmatique - même sommaire - comme une affirmation générale que la pensée archipélique intervient dans le sens de la métaphysique, de l'épistémologie, de l'éthique et de l'esthétique - et même de la logique si on lit les réflexions de Glissant sur la contradiction et le paradoxe dans ce contexte. Autrement dit, une poétique du tout-monde change tout de la philosophie. De plus, et c'est l'un des effets les plus intéressant sur le mélange d'opacité et de créolisation dans la poétique de la Relation, l'ajout de para- à la philosophie renverse le terme sur lui-même. Il y a tellement de choses en jeu dans cette boucle. Avec les Antilles et l'expérience du Nouveau Monde comme cadre interprétatif et stade de réflexion, on peut lire la para-philopsophie comme une défense de la poétique de la Relation et des autres motifs de Glissant contre la philosophie occidentale blanche et ses prétentions à neutraliser la géographie et l'univerlisation de l'expérience historique. La Para-philosophie comme défense anticolonialiste du lieu. Ou, dans le second temps d'une double lecture du mot, la para-philosophie peut (aussi) être interprétée comme repoussant ces tentations précisément dans la mesure où la para-philosophie devient philosophie.

Plutôt que d'écarter la philosophie d'une poétique, la para-philosophie devient philosophique dans le lointain qu'elle tire de la devise de la pensée continentale, ce marché (ce fond de commerce) de « l'amour de la sagesse » de l'Occident blanc. La Para-philosophie comme articulation post-coloniale du lieu. Ce sont des notes promissoires bien sûr. Cette introduction et les chapitres qui suivent concernent presqu'exclusivement le travail théorique de Glissant, un choix interprétatif qui fait ressortir plus clairement les nuances philosophiques de sa pensée et qui limite la portée de mes revendications. Beaucoup a été écrit sur l'œuvre littéraire de Glissant par des auteurs tels que J. Michael Dash, Celia Britton, Bernadette Caillier, Valérie Loichot et d'autres. Ce que je dois à ces prudentes études de Glissant n’est pas exagéré et je ne prétends pas non plus devancer sa production créatrice par ces interprétations. Attirant l’attention sur ses travaux théoriques, mon travail est ici d’offrir une appréciation, un traitement, une interprétation philosophique des travaux de Glissant sur le temps, l'espace, la subjectivité, l’esthétique, et la nature de la responsabilité intellectuelle. Attirant l’attention sur ces questions, les sensibilités métaphysiques et épistémologiques de Glissant apparaissent fondatrices de ses affirmations à propos de l'histoire, de la poétique du mot, et de tant d'autres idées en rapport à la poétique de la Relation.

Ma stratégie pour démontrer la dimension philosophique du travail de Glissant est enracinée dans le texte exposé et une lecture rapprochée des passages cruciaux de ses écrits théoriques. C’est vraiment une modeste visée que de rendre les implications théoriques et les fondements des revendications de Glissant à partir des textes eux-mêmes. Un tel engagement dédié aux textes principaux signifie que l’évaluation critique sera en grande partie annulée pour la clarification des idées. À mon sens, un traitement systématique de la dimension philosophique de Glissant justifie un tel engagement ; les textes sont si compliqués qu’ils ont exactement besoin de ce type d’attention et de prudence d'interprétation. Dans le même temps, les exercices d’herméneutique entrepris dans chaque chapitre forment un cadre de la lecture de Glissant et de ses discours attenants, discours qui sont souvent en lien instructif et direct avec son travail. La juxtaposition permettant de clarifier. Ainsi, les figures telles que Heidegger, Césaire, Fanon, Deleuze, Benjamin, et d'autres serviront d’interlocuteurs dont les idées clarifient par voie de contraste, ils sont explicitement présents dans le texte, ou sont évoqués, souvent tranquillement, au cours du long développement des idées de Glissant. Dans ce sens, je veux que les cadres de mon interprétation fassent apparaître, de façon claire et évidente, par la lecture de la dimension créatrice des travaux théoriques de Glissant, la part d’interprétation qui se livre, à partir du particulier, à des questionnements, explicitement articulés sur un angle critique, que l’on pourra souhaiter persipicaces. L’articulation du processus de contact culturel chez Glissant - qui dans ce contexte donne un autre nom à la lecture et à l'interprétation - exige, à tout le moins, l’honnêteté herméneutique de préciser clairement les conditions de cette lecture et interprétation. 

En tout, ce livre se déplace en mouvements d’aller-retour à travers son propre titre. Abyssal Beginnings [Naissances des Abysse] aborde le problème du commencement, qui est peut-être la question la plus énigmatique et persistante de la philosophie. Comment commençons-nous à penser ? Comment se produit le début de la pensée losrqu’il est lié à l'expérience historique et à des géographiques intellectuelles compliquées ?    Certes, ces questions ont dominé une grande partie de la philosophie blanche européenne de l’après-guerre, mais elles sont également constitutives du sens même de la théorie Antillaise à la même époque. La différence entre ces lieux de résonance marque le sens profond de la philosophie. Glissant, la Philosophie, et le Passage du Milieu - si l'expérience historique déclenche et structure le mouvement de la pensée, mouvement né du commencement, puis le début, la naissance [de la pensée] de Glissant, comme pour tout sentiment de départ dans les Amériques, commencent avec le traumatisme du Passage du Milieu et de l’arrivée. Cette arrivée, comme nous le verrons, transforme l’abîme en un point de départ, des abysses qui, en outre, sont doubles par ce que j’appelle un rivage [situé et cité] de la pensée, que l’on appercoit entre le Passage du Milieu et la composition composite des formes culturelles. Le Passage du Milieu rend le commencement abyssal. La poétique de Glissant fait éclore la philosophie à partir de ce début. C’est témoigner de l'eau, du sable, du soleil, de la mort et de la vie.

 

(1) Le sens du terme «philosophie» et son mode de pensée est ici simultanément la cruciale et l'impossible question. Il est crucial parce que ce livre est un argument sur les possibilités de la pensée philosophique après le Passage du Milieu, ce qui suggère que nous devons savoir ce que signifie la philosophie avant de commencer la réflexion. Et bien sûr le sens de la philosophie comme une approche ou un terme inévitablement enchevêtré avec les  histoires de colonialisme, la violence, et les spectres de l’eurocentrisme blanc. Je laisse cette question s’installer ici, dans la Préface, comme un "engagement sur les conditions de la connaissance, de l’être [l’étant] et de la création sur le mode interrogatif" afin de garder ouvertes les frontières de la philosophie. L’engagement non eurocentré blanc de la philosophie présente deux changements selon moi.

Premièrement, loin de la philosophie comme une caractéristique inhérente à un texte donné (argumentation rationnelle, respect des conventions comptemporaines de logiques formelles et informelles - chose qui n’a d’ailleurs jamais été strictement appliquée aux fondements mêmes de la pensée « Occidentale »  chez les pré-socratique et Platon) et à l’égard de la philosophie comme un méthode de lecture. La philosophie est un moyen de discerner les mouvements conceptuels dans un texte donné, ce qui est bien entendu ce que les philosophes ont toujours fait dans la tradition eurocentrique classique (l’appelant souvent de leurs vœux comme quelque chose de différent, pour déployer cette différence comme une forme d'impérialisme intellectuel).

Deuxièmement, à l’égard de plusieurs genres de textes et des traditions de restitutions de la pensée publique, de la poésie au théâtre à l’innovation de la langue à la culture vernaculaire à la cuisine et à la mode. Ce sont toutes ces interventions en matière de savoir, d’être [d’étant] et de création, chacune étant aussi philosophique qu’une déduction kantienne ou un argument formel chez Searle, et ils doivent être lus en tant que tel.

Dans le même temps, en disant au moins autant sur le sens de la «philosophie», nous ne pouvons pas savoir ce que signifie la pensée philosophique en dehors de l'expérience de la lecture du texte (pensé plus largement, au-delà du mot écrit pour fabriquer de la signification) lui-même. Autrement dit, la lecture de Glissant qui suit démontre une signification philosophique à l'intérieur des lectures elles-mêmes ; seule la forme la plus générale de leur signification peut être décrite à l'avance. Voici ce qu’il faut entendre lorsqu’on dit que la philosophie n'est pas une caractéristique inhérente à un texte, qu’elle est plutôt une méthode de lecture. La philosophie s'exprime dans l'acte de lire, étiré par l’approche philosophique d’un texte comme une tâche sur un morceau de bois rend les grains subtils, ou qui étaient cachés, soudain audacieux et frappants. La lecture philosophique - avec une attention sur les questions de savoir, d'être [d’étant] et de création - discerne la dimension philosophique. Entrelacer le cadre de la lecture avec les innovations du texte - c'est là que réside la transformation de ce que signifie la philosophie et comment les notions de connaissance, d'être [d’étant] et de création émergent comme nouvelles, provocantes, et modifient notre façon de penser.

(2) Ce livre est une de mes pièces maîtresse : Levinas et Postcolonial : Race, Nation, Other (Édimbourg: Edimbourg University Press, 2011), posant la question de savoir comment l'Europe est pensée après l'avoir emmêlée dans ses enchevêtrements.

(3) Michael Wiedorn, Penser comme un archipel (Albany: SUNY Press, 2017). Le livre de Wiedorn fait ressortir la notion de paradoxe dans le travail de Glissant, mais à bien des égards, je pense qu'il ne réfléchit pas assez à la fonction paradoxale du paradoxe. Glissant emploie le paradoxe comme méthode déconstructive ; il interrompt le mouvement de la pensée en forme de flèche. Mais l’interruption est toujours surpassée par la fécondité du Chaos - la fonction paradoxale du paradoxe est de rendre un sens parfaitement clair, logique, plutôt que de simplement le rendre confus. Mon argument est donc ici l’extension et la modification du motif de Wiedorn, non pas une critique ni une affirmation.

(4) Alexandre Leupin, Édouard Glissant, pholosophe: Héraclite et Hegel dans le Tout-Monde (Paris: Harmattan, 2016).

(5) Voir aussi Georges Desportes La paraphilosophie d'Édouard Glissant (Paris: L'Harmattan, 2008). Tout en étant largement impressionniste et suggestif, Desportes propose un croquis à la fois intéressant et convaincant du travail philosophique de Glissant et comment la para-philosophie n’est pas la «philosophie tout court». Cependant une partie de mon argument dans le présent ouvrage est que les écrits théoriques de Glissant sont plus largement philosophiques que Desportes le permet dans les passages programmatiques de son livre, même si le contenu de La paraphilosophie d'Édouard Glissant semble largement faire un cas, par résonance latérale, du travail de Glissant comme philosophie.


Fathoms de l'Opéra - Océan. Les Odyssées nautiles du Cercle des Poètes amphibiens

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Fathoms de l'Opéra - Océan. Les Odyssées nautiles du Cercle des Poètes amphibiens

Pierre CARPENTIER
Fathoms de l'Opéra - Océan. Les Odyssées nautiles du Cercle des Poètes amphibiens

De l'harmonie des profondeurs mythologiques, de l'étendue des eaux, de la splendeur océanique du vivant, émerge une communauté de pensée philosophique fédératrice par l'adaptation sportive et méditative au milieu marin. Les témoignages de Coralie Balmy, des athlètes apnéistes Guillaume Néry et Morgan Bourc'his, de l'aqua-cinéaste Jean-Charles Granjon et du nageur très longue distance Isma Huukena.

" THERE ARE  TWO WORLDS,

THE ONE YOU KNOW ...

... AND THE ONE  BELOW ! "

***

" IL Y A DEUX MONDES,

CELUI QUE VOUS CONNAISSEZ ...

... ET CELUI  SOUS LA SURFACE "

(Michael Turner)

Morgan Bourc'his novembre 2017. Gargouille en veille des profonds de Marseille ! (credit Photographie Jean-Charles Granjon.Morgan Bourc'his novembre 2017. Gargouille en veille des profonds de Marseille ! (credit Photographie Jean-Charles Granjon.

L'océanisation de la planète augmente tous les jours, il n'y a qu'à observer l'érosion côtière généralisée des continents et la fulgurante submersion d'îles et d'archipels. En revanche les échos-systèmes et les espèces se raréfient, leurs équilibres biotiques se fragilisent, alors que notre conscience placentaire, notre intuition du monde, d'amniotique origine, a tendance à s'évanouir, et notre glande pinéale à se dessécher.

Depuis son monde silencieux, l'Opéra - Océan offre encore quelques mers de sérénités à qui consent d'en entendre les musiques secrètes. Cet équilibre lyrique de la Création nous est interprété par cinq prodiges. Coralie Balmy nous en donne l'ouverture en virtuose soprano, Morgan Bourc'his, Guillaume Néry, Jean-Charles Granjon et Ismaël Huukena, excellent en ténors. Ces solistes solidaires, chacun dans sa discipline de prédilection, entrent en composition avec l'eau, jouant leur partition là où ils ont harmonisé le rêve, la mythologie, la maitrise de soi, l'exigence éthique et économique du respect environnemental, la performance de l'aquacité (motricité aquatique) sportive, l'écriture, la dimension poétique, philosophique et enfin spirituelle de notre présence nautile au monde. 

Cinq médiums, cinq talents d'écriture qui nous rendent compte des messages de cet autre monde inconnu. Coralie Balmy, ex nageuse olympique, triple championne d'Europe sur 200, 400 et 800 mètres nage libre, fille du corail née des eaux de la mer des Caraïbes (prénom prédestiné, Bravo aux parents visionnaires !) soigne au quotidien les multiples stigmates de tortues marines en souffrance en mer Méditerranée, elle nous explique les origines de sa relation à l'océan. De leur côté Guillaume et Morgan, les deux apnéistes en très grandes profondeurs sont capables, pourrait-on dire comme des bougies qui s'éteindraient doucement, de gagner le coeur des fathoms grâce à l’accueuil, à la gestion et à l’accompagnement des révolutions métaboliques qui s'opèrent dans leurs corps, pour ensuite trouver la bonne raison de remonter vers la lumière. Jean-Charles, l'intrépide cinéaste-poète et globe trotter sous-marin pourrait être pris pour un dompteur de fauves pélagiques et de grands carnassiers, alors qu’il semble plutôt avoir été apprivoisé par eux. Ismaël est l’enfant du « Pito » (l’Épicentre océanique dans la mythologie marquisienne). Son origine Enata (né de parents marquisiens) le rappelle à l’ordre du Pacte des eaux. Il est revenu payer sa dette d’homme moderne envers l’océan par la natation en eaux libres, nageant durant des jours et des jours de mers afin de lui demander pardon pour son ingratitude.

Si la fameuse unité anglaise, le Fathom : mesure impériale de profondeur, n'avait pas été empreinte d'un certain colonialisme militaire, j'aurais été  tenté d'anoblir les plongeurs par le titre de «  Seigneurs des Fathoms »("Lords of the Fathoms"). Cette unité de mesure, depuis émancipée de son impérialisme pan-océanique, est devenue par une heureuse métamorphose, celle des dimensions métaphoriques de l'imaginaire, des profonds de la pensée et des beautés mythologiques de l'humanité. 

Les mythologies, notamment grecque (Poseidon), romaine (Neptune) et polynésienne (Taaroa aux Îles Marquises) rivalisent d'imagination pour garantir par le pouvoir du trident (le puroro en langue eo-enana) leur pleine souveraineté sur l'étendue de nos rêves et l'insondable des eaux. Ainsi pourrions-nous être sujets à d'irrationnels, vertigineux, et inconscients courants de pensées. 

 

 Coralie BALMY, née le 2 juin 1987 à Trinité. Martinique

Membre bénévole comme soigneur animalier du Centre d'Études et de Sauvegarde des Tortues Marines de Méditerranée ( le CEST Med) au  Grau-du-Roi.

"L’océan est pour moi une immensité bleue, pleine de mystères et de richesses, qui nourrit des contes en tous genres, fait peur fait vibrer, fait rire fait pleurer. Née en Martinique, j’ai depuis mon plus jeune âge nagé dans l’océan. La légèreté, le sentiment de liberté et la douceur de l’eau m’ont tout de suite envoutée."

 

adidas x Parley Swimming Collection (extended version)

Coralie Balmy VS le 6ème continent pour Adidas. Images Jean-Charles Granjon. © adidas swim

"Ma carrière de nageuse m’a amenée tous les jours dans l’eau, et cette sensation agréable que l’eau me procurait (et me procure encore) s’est transformée en addiction. Nous sommes fait de 60% d’eau n’est-ce pas ? Est-ce là la raison pour laquelle j’aime tantévoluer dans cet élément ?

Toute ma jeune histoire s’est écrite dans l’eau. La performance que je cherchais à atteindre en tant que nageuse de haut niveau m’imposait une humilité face à cet élément : se déplacer à travers une masse liquide le plus rapidement possible demande de l’écoute et de la patience. Mes sensations aiguisaient mes sens, mes sens amélioraient ma performance.

Solide, douce, froide, poignante, dure, réconfortante, agaçante, éblouissante, rassurante. L’eau est pour moi un vecteur d’émotions qui m’a permis de me découvrir et de me révéler.

La natation est simple : évoluer le plus vite possible du point A au point B. Les lois de la physique nous imposaient un alignement horizontal parfait, nos doigts et tous les grains de notre peau nous traduisaient nos déplacements.

 En mer ou en piscine, l’eau a toujours eu une place majeure dans ma vie. La carrière de sportive de haut niveau est une chose, la vie de femme en est une autre. Je me consacre maintenant à la protection de l’eau, des océans et de la faune et la flore marine. A travers les tortues marines, nous essayons de révéler à chacun une conscience protectrice. Cette planète à 70% recouverte d’eau ne représente-elle pas un trésor précieux à protéger ?

Amener les personnes désireuses de découvrir, d’apprivoiser et de connaître la mer et les océans, tels sont mes objectifs de vie aujourd’hui.

 La planète bleue attire et éveille la curiosité de beaucoup de passionnés, d’aventuriers et d’explorateurs. Aujourd’hui, au temps où les hommes marchent sur la lune et vont à la conquête des autres planètes du système solaire, nous ne connaissons que 5% de la profondeur des océans.

Il reste tant à voir, tant à faire. L’eau, cette essence précieuse si forte et si fragile à la fois, si belle et envoutante, continuera à nourrir la curiosité des hommes pour longtemps. Alors, protégeons ce trésor."

 

Coralie Balmy le 4 juin 2018 en Corse.Coralie Balmy le 4 juin 2018 en Corse.

 

 

Morgan BOURC’HIS  né le 7 avril 1978 à Tours (habite Marseille), depuis son journal de bord sur Facebook:

« Je suis un plongeur apnéiste [free diver] double champion du monde dans cette discipline atypique en 2008  et 2013, et je viens de partir pour une plongée à - 90 m qui durera 3’28. Je m’immerge avec une seule inspiration à la seule force de mes bras et de mes jambes en nageant la brasse, sans palmes et sans aucune autre assistance. »

Morgan Bourc'his adaptant son corps et son esprit aux 13°C de l'eau au mois de février 2018. Marseille. Photographie Guillaume Néry.Morgan Bourc'his adaptant son corps et son esprit aux 13°C de l'eau au mois de février 2018. Marseille. Photographie Guillaume Néry.

[Dans un article intitulé : "C'est un vrai bouleversement sensoriel",de Frédéric Sugnot, journaliste de Libération le 28 août 2017, répondant à la question suivante : "N'est-ce pas là que se situe le plus grand danger, dans cette sorte d'oubli de soi ?"Morgan  répondait :

"Non, parcequ'on garde une certaine humilité face à l'élément naturel, on plonge au large, on ne sait pas ce qu'il y'a au fond. Et lorsqu'on s'enfonce on se retrouve aussi confronté à la puissance du milieu marin et à notre petitesse. On plonge aussi avec toutes les peurs ancestrales qui entourent l'océan, les histoires de monstres marins, les projections fantasmagoriques d'un endroit réservé aux dieux"]

« On ne devient pas champion du monde de plongée en apnée par hasard, du jour au lendemain. Chacun a son histoire personnelle, la mienne contient évidemment toutes les subtilités qui m’accompagnent jusqu’à aujourd’hui. Plus de trente ans séparent mes premières immersions dans la piscine municipale de Joué-Lès-Tours, ma ville natale, de mon titre de champion du monde en poids constant sans palmes obtenu en Grèce en 2013.

Pourtant les deux sont liés. J’ai appris à nager très jeune, et j’étais spécialiste de la brasse lors des compétitions qui ont rythmé ma vie de pré-adolescent. Mais le ballon orange et les paniers m’ont cependant éloignés des bassins par la suite pendant plus de douze années. Courir derrière un ballon était plus amusant que de compter les carreaux pour moi. J’ai eu la chance de pratiquer le sport que j’aimais le plus à cette époque, et à haut-niveau, grâce au soutien de mes parents. Avec l’insouciance de l’adolescence, je rêve même d’être basketteur professionnel. J’aime le sport, et vivre en faisant du sport m’apparaît un idéal de vie extraordinaire. Mais il faut être très fort pour cela…"

Mes parents avaient aussi la bonne idée de nous emmener voyager tous en famille l’été au bord de la Méditerranée, parmi la multitude d’îles qui la composent. J’avais abandonné l’eau chlorée, mais je découvrais l’univers sous-marin. J’étais marqué par cet univers, plus que je ne l’imaginais. Les immersions rythment ces journées fabuleuses. Je tente même de respirer sous l’eau d’abord avec un tuyau d’arrosage et de manière désordonnée, puis plus tard avec un scaphandre autonome, lors d’un voyage aux abords de Marseille en 1993… J’ai alors quinze ans, je vois au loin d’immenses bateaux dans ce qui semble être une cité fantastique. Mais elle reste au loin, curieuse et énigmatique.

Le parquet des salles de basket-ball m’accompagnera jusqu’à l’université de Poitiers. Et bien des années après mes premières brasses, l’envie de nager me reprend. Le ballon orange m’amuse moins. Je n’ai plus le même âge ni la même maturité. Je découvre l’apnée en piscine en me rapprochant d’un club de plongée en 1999. J’enchaîne les longueurs, je découvre un plaisir immense. Je décide même de consacrer mes études sur cette discipline. Je travaille alors pendant deux ans sur la physiologie cardio-vasculaire de l’homme en apnée. J’étudie les adaptations du corps humain, et je tente de les ressentir en pratiquant la discipline. Je deviens l’un de mes cobayes lors de mes expérimentations.

Ces recherches m’amènent à Marseille en 2000, pour de nouvelles collaborations scientifiques et pour (re)découvrir l’apnée en mer. Je vis désormais dans la cité fabuleuse de mon adolescence. Je ne peux continuer mes études pour diverses raisons. Je deviens alors professeur de sport pour des enfants et des adolescents ayant des troubles du comportement et des troubles psychiatriques. Mais je continue à pratiquer assidument en me rapprochant d’un club local. Il existe peu de références sur l’entraînement à l’époque. Et fort de mes connaissances scientifiques sur le sujet et d’un parcours universitaire dans le sport, je prends rapidement les rênes de la structure. J’en suis encore le président aujourd’hui.

Je participe à ma première compétition en 2001. En 2005, je suis sélectionné une première fois en équipe de France AIDA d’apnée, pour disputer l’épreuve d’apnée dynamique sans palme. Il s’agit de nager la plus grande distance immergée en bassin… à la brasse. Un premier clin d’œil à mon premier sport. Autodidacte depuis le début, mes entrainements semblent pertinents. En 2006, nous sommes médaillé de bronze par équipe dans une compétition qui ressemble alors à la coupe Davis en tennis. Chacun rapporte des points en fonction de ses performances. Cette récompense collective est extraordinaire. En 2007, je bas mon premier record de France dans la discipline du poids constant sans palme, qui se nage toujours à la brasse. Mais ici, il s’agit de descendre au fond de la mer. En 2008, nous sommes sacrés champion du monde par équipe avec mes partenaires. Une récompense ultime après une première étape deux ans auparavant. La passion pour ce sport devient forte et j’aimerais bien en faire mon métier. Mais la profession « champion d’apnée » n’existe pas vraiment.

En 2011 j’obtiens mon premier podium individuel en championnat du monde, toujours dans ma discipline de prédilection. En 2012 je bas mon premier record d’Europe dans la mer des Caraïbes, aux Bahamas. En 2013, je deviens champion du monde en poids constant sans palmes. A partir de cet instant, tout s’accélère. Et un rêve devient réalité. 2014 est une année de transition professionnelle. Mon titre m’a apporté beaucoup de retombées médiatiques et de partenaires. Depuis janvier 2015, je suis devenu « champion d’apnée professionnel ! ». Je vis de ma passion grâce à mes sponsors, je suis ambassadeur pour des marques. Avec à mon expérience d’athlète de haut-niveau, je donne également des conférences en entreprises, j'ai aussi un rôle de consultant, et j’organise des stages d’apnée partout en France.

Après des années d'effort, avec le soutien de mes proches et la rencontre de personnes clés, je me suis donné les moyens de vivre un rêve d’enfant. J'ai su saisir les opportunités quand elles se présentaient, mais je reste persuadé qu'elles ne sont jamais le fruit du hasard.

Bienvenu dans mon univers, venez avec moi dans une autre dimension."

 

Points de réflexion, d'expérience de Morgan : 

"Respectez des parenthèses dans votre journée ou dans votre vie vous permet de respirer facilement. Cela détourne l'attention de votre but et nettoie votre esprit. Par conséquent, vous êtes à nouveau disponible, accessible et productible"

"Respirer la douceur nous permet de comprendre la différence entre la rétention ou la suspension de la respiration.La première conduit à l'oppression, au forcing ou à une impasse.Le second est synonyme d'adaptabilité, d'évolution, et prend en compte les contraintes pour avoir plus de plaisir !"

"Savez-vous que la température moyenne de la surface de la mer (entre 0 et 200m) est de 17,5 ° C ?Et la moyenne générale  est juste ... 3,5 ° C"

"Il est plus facile de nager, de plonger, de faire de l'apnée ou de se baigner dans les zones tropicales.Quoi de plus relaxant que de profiter du temps dans une eau à 25 degrés Celsius.Je suis d'accord !
Mais je recommande que vous expérimentiez différentes façons de profiter de l'eau, à n'importe quelle saison de l'année.Le froid amer sur le corps procure une sensation intense qui vaut la peine d'être contrôlée. "

« La photographie sous-marine ne consiste pas seulement à faire des reportages sur les paysages, la vie sous-marine ou les mouvements sportifs : vous pouvez inspirer le questionnement, le contraste, la réflexion ou la surprise grâce aux propriétés physiques de l'environnement. Ici, nous pourrions dire que faire le premier pas est ce qui compte le plus."

Ethimologie du prénom Morgan : (Celui qui vient de la mer, qui est né de la mer, en langue bretonne... tout de même, ça ne s'invente pas !)

 

APOLLO XIII, le Retour de Morgan l'Astronautile. (Chambre hypobarique de décompression. 05.09.2014)APOLLO XIII, le Retour de Morgan l'Astronautile. (Chambre hypobarique de décompression. 05.09.2014)

TUDOR goes freediving with the Pelagos LHD


Morgan Bourc'his pour TUDOR © TudorWatch

 

Le magazine GQ a suivi l'entrainement de Guillaume Néry et Morgan Bourc'his, voir l'article : "Blue anatomie aux abords de Nice", ici 

 

Morgan Bourch'his (à gauche) et Guillaume Néry (à droite), de retour du "Conseil des Abysses" vers la lumière.Morgan Bourch'his (à gauche) et Guillaume Néry (à droite), de retour du "Conseil des Abysses" vers la lumière.

 

 

Guillaume NÉRY , (ci-dessous) est né le 11 juillet 1982 à Nice.

Il y réside aujourd’hui. Spécialiste de la plongée en poids constant avec palmes, il bat à quatre reprises le record du monde d’apnée profonde, sacré deux fois champion du monde. En 2015 il arrête la compétition après avoir accidentellement réalisé la plongée  la plus profonde de l’histoire à - 139 mètres, à la suite d’une erreur de l’organisation alors qu’il tentait de battre le record du monde pour pour la cinquième fois à -129 mètres. Aujourd’hui, tout en s’entrainant quotidiennement, Guillaume concentre son énergie à transmettre sa passion. Il parcourt le monde pour l’organisation de master class, de stages d’apnées, de conférences, tournages de films et réalisations photographiques.

Guillaume Néry. Submersion Spiderman ! (Yucatan. Mexico). Photo Franck Seguin.Guillaume Néry. Submersion Spiderman ! (Yucatan. Mexico). Photo Franck Seguin.

 

Guillaume Néry. Portrait.Guillaume Néry. Portrait.

« PROFONDEURS » : Le livre de Guillaume Néry en collaboration avec Luc Le Vaillant aux Éditions Artaud avril 2014. (IVème de couverture)

« La vie d'un homme est l'intervalle de temps entre sa première et sa dernière respiration. les plongées de Guillaume Néry se situent entre une dernière et une première respiration. Chaque immersion de ce champion du monde d'apnée en poids constant est un cheminement spirituel, un voyage intérieur vers une meilleure connaissance de soi, une renaissance à des sensations disparues depuis la fondation du monde.
Dans ce livre, Guillaume Néry nous immerge au coeur de son entraînement, de sa routine, de ses performances, des difficultés techniques qu'il doit surmonter. Plus qu'un sport, la plongée est pour lui une philosophie de vie, un moyen de renouer avec lui-même et d'explorer ce sixième continent encore méconnu qu'est l'océan. Se confronter au danger, mais surtout au lâcher-prise, à l'acceptation des contraintes physiologiques et climatiques pour s'adapter à cet autre univers qu'est le fond des mers. Un parcours hors du commun qui nous mène aux frontières des limites humaines. »

À l’occasion de la Mediterranean Cup (MED CUP) de 2013 depuis son journal de bord sur Facebook :

Guillaume Néry évoque Morgan Bourc’His et la compétition : « Recordman d’Europe en poids constant sans palmes (- 88m), membre de l’Equipe de France depuis 2006 avec qui j’ai partagé 7 championnats du monde, le dernier Vertical Blue 2012 (mes -123m) et surtout un ami sur qui je peux compter. Il est celui qui me connaît probablement le mieux parmi les apnéistes. Nous échangeons toute l’année quasi quotidiennement sur nos entraînements et sommes jamais avares de conseils et de soutien l’un envers l’autre.

« Christophe Lyonnard, mon préparateur physique depuis 2 ans, et surtout conseiller, membre de mon équipe de sécurité et ami depuis plus de 10 ans. Il était déjà à l’eau sur mon premier record du monde en 2002 à - 87m. C'est la voix et la voie de Claude Chapuis ». Claude est mon maître, celui qui m'a tout appris et dont j'essaye de perpétuer l'état d'esprit et la philosophie). 

Bien sûr, toujours consultée, Julie ma compagne avec qui je partage ma vie depuis 13 ans, a un regard plus global, plus extérieur. Je me confie totalement sans retenue à elle. Son analyse est souvent perspicace et juste.

Et puis il y a vous, qui lisez ce journal de bord, dont je ressens quotidiennement un soutien indéfectible et qui avez eu une analyse si juste. Merci du fond du cœur !

C’est donc -118m qui a été retenu. Ce fut le bon choix, puisque la plongée s’est bien déroulée, toujours pas dans la perfection tant attendue depuis 2 semaines, mais dans un relâchement qui s’installe au fil des jours.

Me voilà prêt à attaquer la compétition demain. Déjà, aujourd’hui, ma plongée d’hier à peine digérée, je me projette. Ce soir, je devrais faire l’annonce. Le même processus de décision va se mettre en place au cours de la journée.

Restez connectés, vous serez les premiers informés !...

MED CUP 2013 Épisode I/VII.

En apnée profonde, je considère que la performance est optimisée si 3 facteurs sont réunis : l’environnement, le corps et le mental.

 -      L’environnement, c’est l’équipe, la sécurité mise en place, le lieu, l’énergie et les affinités avec ce lieu, les conditions météos.

-      Le corps, c’est le niveau de préparation physique, l’adaptation à la profondeur, l’aisance en apnée, le niveau de relâchement, la technique.

-      Le mental, c’est l’envie et le niveau de concentration

 Ces 3 facteurs sont tous dépendants les uns des autres.

« LA PATIENCE. La profondeur est une école de patience. Les facteurs extérieurs ne doivent jamais nous faire prendre les mauvaises décisions. Pas d’inquiétude car il y a eu beaucoup de bonnes choses dans cette plongée, notamment de bons indicateurs sur l'état de forme physique.J’ai toujours trouvé dans la pratique de l’apnée en profondeur un forme de méditation dans le déplacement vertical. D’un point de vue géographique, nous allons vers le centre de la Terre, nous nicher en son cœur. Le froid des abysses ralentit le corps, son métabolisme, les battements du coeur. La lumière du soleil se dissout dans la masse d’eau, laissant place à une obscurité lénifiante. La pression comprime le corps physique et ramène les tissus en son centre. Tous les éléments convergent en un point. Mon corps devient céleste et exerce sa gravité sur mes pensées. Je lâche prise et m’abandonne dans le voyage intérieur. C’est une symphonie du corps, de l´esprit et de l’élément. »

Voyage entre deux inspirations: Guillaume Nery at TEDxToulouse


Voyage entre deux inspirations : Tedx Guillaume Néry sur youtube. © TEDx Talks

NARCOSE, by Julie Gautier with Guillaume Néry


NARCOSE par Julie Gautier avec Guillaume Néry. © Guillaume Néry

L'accident (la narcose, aussi appelée ivresse des profondeurs, est l'ensemble des phénomènes qui agissent sur le système nerveux du plongeur et entrainent des troubles de la perception) en compétition.

In Les 50 ans de Mercedes AMG

L'accident (la narcose) in les 50 ans de Mercedes AMG. © Mercedes-AMG

 

 

Jean-Charles GRANJON : né à Lyon, 39 ans, fondateur de Bluearth Production  

Cinéaste de la vie sauvage et de l´ocean au sens large, biologiste marin de formation, passionné par les mythologies et les rites chamaniques chez les peuples marins et nomades, doué d’un réel sens artistique et hollistique de l’image de la mer.

Jean-Charles Granjon, Morgan Bourc’his et Guillaume Néry se connaissent et ont appris à apprécier leur professionnalisme respectif à maintes reprises. Il y a quelques semaines encore Morgan Bourc’his plongeait en rade de Marseille avec Jean-Charles Granjon pour les besoins d’un tournage. Sur ces bases de confiance profondément nautique (Jean-Charles pratique aussi l’apnée sportive et professionnelle car elle est indispensable pour les prises de vues de certaines espèces) est née une amitié, plus récente entre Jean-Charles et Guillaume, et une philosophie sportive éco-responsable : ces trois frères d’armes sont par exemple très conscients et respectueux de la compensation et du bilan carbone qu’ils prévoient au plus juste dans tous leur déplacements, qu’ils soient individuels ou collectifs. Le cercle des poètes amphibiens s’élargira alors en une dynamique communauté de conscience océanique à partir de la rencontre entre Jean-Charles et Coralie (voir le très court métrage qu'ils réalisent ensemble pour Adidas plus haut) et de cette autre qui aura lieu en Ocėanie entre Jean-Charles et Ismaël Huukena à Tahiti en juillet 2017.

Jean-Charles Granjon août 2015Jean-Charles Granjon août 2015

« Initiation Pacifique », son premier roman paraîtra en octobre prochain aux éditions Guy Tredaniel soit un mois après la sortie de son film documentaire de 52 minutes « Te Vaanui » (le nouveau titre de : « Te Aranui, le long voyage d’Ismaël »), sur France Ô : extrait.

"Un son ténu creva la surface depuis le centre du lagon. De là filtrait une mélodie composée de grondements entremêlés de chants stridents et de cris de supplication. Parfois, un souffle connu déchirait cette litanie tout en gondolant la surface de cette mer de métal liquide. Une baleine ! Une joie intense m’envahit. Jetant en hâte mes vêtements sur le sable, je plongeai dans une eau sombre pour la rejoindre. Sous la surface, j’eus la surprise de découvrir un univers étonnamment clair, aussi clair qu’à l’air libre. Les monticules organiques de corail m’apparaissaient en noir et blanc sous la danse des rayons lunaires. Je remontai à la surface, puis nageai en direction du chant avec la plus grande fluidité possible. L’eau courait sur ma peau. Sa force sensuelle caressait mon front, épousait mes formes et glissait sur mon corps. L’eau me guidait. Je m’effaçais en son sein, baigné par le chant du mégaptère. "

IVème de couverture : Initiation Pacifique nous raconte comment le monde intérieur d’une personne et son  environnement naturel interagissent pour accompagner une évolution personnelle.

L’auteur nous emmène dans une catharsis vécue au coeur de la Polynésie française. Une fois le décor historique, culturel et environnemental tahitien posé, Initiation Pacifique dresse un pont entre notre monde onirique et nos réalités respectives. Ode à l’océan Pacifique, l’univers sous-marin est présenté comme une porte entre le rêve et la réalité. Cette porte est gardée par un Tahua, le terme reo maohi ( tahitien ) pour désigner le “spécialiste” du monde invisible. Sa rencontre est un point de climax qui nous permet de découvrir une forme de spiritualité liée à l’océan.

Loin d’une approche anthropologique, Initiation Pacifique décrit d’une manière poétique le lien intime qui relie l’être humain à l’océan.

Présentation de l’auteur par l’éditeur.

Jean-charles Granjon est auteur, réalisateur, cinéaste et producteur spécialisé dans le monde marin. Au cours des 10 dernières années, il a plongé avec les grands cétacés, au coeur de frénésies de requins et fut le premier à filmer dans son milieu naturel le poisson à l’origine du mythe du serpent de mer : [le Régalec, voir photographie ci-dessous]. Initiation Pacifique est le récit romancé de son initiation au monde invisible océanique. Cette initiation intuitive l’a conduit à rencontrer d’autres gardiens de l’océan et à matérialiser dans sa réalité ses rêves d’existences.

Voir "Témoignages sous-marins" (Underwater Testimonies) de J-C Granjon : Bluearth Production, sur Viméo ici :

Plongée avec un longimanus au large des bahamas, une réputation de mangeur de naufragé, aujourd'hui il ne reste que 5% de sa population de l'Atlantique. Photographie Alex Souliler. Le plongeur équipé d'une caméra est Jean-Charles GRANJON.Plongée avec un longimanus au large des bahamas, une réputation de mangeur de naufragé, aujourd'hui il ne reste que 5% de sa population de l'Atlantique. Photographie Alex Souliler. Le plongeur équipé d'une caméra est Jean-Charles GRANJON.

 

Photographie Jean-Charles Granjon.Photographie Jean-Charles Granjon.

 

Rencontre avec le légendaire Régalec "Le Roi des harengs". Photographie Jean-Charles Granjon.Rencontre avec le légendaire Régalec "Le Roi des harengs". Photographie Jean-Charles Granjon.

Le" Roi des harengs refait surface" :
Le régalec, poisson qui a longtemps nourri les légendes colportées par les marins, a été approché par le cameraman sous-marin Jean-Charles Granjon. in Le Monde. 18.11.2013.

  

Ismaël  PATU HUUKENA, nė le 12 août 1971 à Papeete, Tahiti.

Maître du mille nautique linéaire nagé en étendue (ayant cumulé 430 NM, soit plus de 800 km terrestres en deux ans et demi), artisan du lien nautile entre les hommes reliant les îles et archipels de la Grande Polynésie en nageant comme Honu la tortue, on dit qu’il se rapprocherait de la discipline verticale en quête du secret des fathoms. Les abysses tiennent lieux d’une part des dieux de l’Olympe à l’égal de Havaiki, l’île-sanctuaire figurant le paradis du peuple Mā’ohi.

Ismaël PATU HUUKENA. Octobre 2014.Ismaël PATU HUUKENA. Octobre 2014.

Papeete, juillet 2017 : Jean-Charles, animé par sa quête initiatique des peuples de l’eau dans le Pacifique-sud, rencontre Ismaël dans sa dėmarche natatoire d’absolution, de ralliement culturel et spirituel du plus grand nombre à l’océan ; et sa « matche » tout de suite entre les deux hommes.

Voir la poétique d'Isma in : "Un pari aquasphérique inédit pour Ismaël Patu Huukena", billet de blog, ici :

En fait, toute cette histoire est une invitation, une offrande, une poignée du sel bleu des plaines abyssales que nous livrons à l’ėblouissement du ciel plaqué sur les eaux. Isma est finalement à la fois le point d’accomplissement et de nouveau départ de cette communauté de pensée éco-philosophique qui appelle au retour à nos océaniques fondamentaux. Isma est un vieux frère avec qui je partage les rudes joies de la natation en eaux libres depuis quelques années maintenant, un ami d'adolescence que j'ai rencontré au collège de Tai O Hae en 1981, bien que je ne l’ai pas revu depuis les 37 années qui nous séparent de notre rencontre à Nuku Hiva.

Vous êtes donc tou(te)s chaleureusement convié(es) à Marseille avec Coralie Balmy, Guillaume Néry, Morgan Bourc’his, Isma Huukena et Jean-Charles Granjon en fin d’année pour fêter la sortie de son film documentaire « Te Vaanui, L'Odyssée d’Ismaël » sur le petit ėcran. 

« On est de la même famille quand on a les mêmes manières de réagir, d’avoir de l’intuition devant le monde, quand on a ces mêmes manières on est de la même famille » Édouard Glissant in : « One World in Relation » (Un monde en Relation) documentaire de Manthia Diawara 2010.

 

 Prière-poème d’Ismaël ; qu’il déclame en langue Eo Enana (Marquisien) avant chaque départ de grande nage en haute mer

 

DEMANDE PARDON

Au cœur de l'océan

TE VARUA O TE MOANA

Qui est La force de vie de Taaroa
Taaroa le commandant des marées
et du cœur de l'océan

L'évolution des eaux de Taaroa
Elle sont a perte de vue

Le cri de la baleine
Signale un avertissement et
La puissance de Taaroa
Qui est le commandant des marées

Il est un gardien
Un précieux trésor de l'océan
Un être étrange d´une force surnaturelle
Et vraiment il est le seul et unique dieu de l´ABYSSE

De l'ancien royaume préhistorique

Et pardon aux vagues les gardiennes de Moana.

 

 

EÏA TA KOTOU VAETUKIA NO TE AOATAKUAO TE TAÏ NUI 

(Voilà votre offrande venue des profondeurs de l´océan)

 

Ismaël PATU HUUKENA en son habitat des Eaux. Henua Enana. Dec 2017 ( Îles Marquises )Ismaël PATU HUUKENA en son habitat des Eaux. Henua Enana. Dec 2017 ( Îles Marquises )

 

Post-Scriptum :

Enfin, j’adresse un amical clin d’oeil à Mehdy METELLA, le fils de la forêt pluviale et des grands fleuves du bassin de l’Amazone coeur des sources du monde, le nageur guyanais vice-champion olympique spécialiste du sprint (50 et 100 mètres) en nage libre et papillon. 

Îles Marquises :  En mémoire de "Lucien Kimitete (1952 - 2002) Du guerrier Mā'ohi ultime et de son combat politique nous est advenu le Poète !", sur le site Tahiti-Infos, ici : 

In Memoriam : Il y a 10 ans, le 27 juin 2008 disparaissait à 37 ans le prodigieux dessinateur de bande dessinée d’abyssale inspiration (comics books) Michael TURNER,  le père fondateur de la saga FATHOM + Comic Vine  Un univers sophrologique, ses créatures oniriques, une vraie thalassothérapie pour les yeux. (Voir les deux illustrations ci-dessous).

Édouard Glissant (1928 - 2011) : Le poète martiniquais, maître de l’étendue et de la profondeur de la pensée philosophique dite de l'Atlantique Noir, voir le billet de blog :  « Abyssal Beginnings » ici :

 

À donc bientôt,

Soley’ !

Pyèr. 

 

Couverture de FATHOM N° 4. Par Michael TURNER.Couverture de FATHOM N° 4. Par Michael TURNER.

 

SUBMARINER par Michaël Turner ( RIP 1971-2008 ) for MARVEL Comics.SUBMARINER par Michaël Turner ( RIP 1971-2008 ) for MARVEL Comics.

Guyane. Le 15ème Convoi du Mouvement International pour les Réparations (MIR)

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Guyane. Le 15ème Convoi du Mouvement International pour les Réparations (MIR)

Guyane. Le 15ème Convoi du Mouvement International pour les Réparations (MIR)

Recueillis sous le slogan : " HONORONS LA MÉMOIRE DE NOS ANCÊTRES ", les dignes héritiers, afros-descendants des combattants de la liberté générale sur la terre de Guyane se sont rendus à la Maison du Peuple (à la Centrale de l'Union des Travailleurs Guyanais - UTG) ce samedi, et au Mémorial Adélaïde Tablon à Rémire ce dimanche 10 juin 2018 pour glorifier leur courage libérateur.

Le 15ème Convoi pour le Réparations du MIR - Guyane. 1/2
Le 15ème Convoi pour le Réparations du MIR - Guyane. 1/2
Le 15ème Convoi du MIR - Guyane pour les Réparations. 2/2
Le 15ème Convoi du MIR - Guyane pour les Réparations. 2/2

Le colloque international "Archipels GLISSANT"à la Sorbonne avec Michael Dash

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Le colloque international "Archipels GLISSANT" à la Sorbonne avec Michael Dash

Le colloque international "Archipels GLISSANT" à la Sorbonne avec Michael Dash

Michael Dash (New York University) vient de contribuer avec : "Le Frisson du Baroque, Glissant, l'art et la structure granuleuse du monde" aux travaux du colloque international "Archipels GLISSANT" qui s'est tenu à la Sorbonne du 31 mai au 2 juin grâce au concours des Universités Paris Lumière, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Paris 4, Paris 8 et de la Bibliothèque Nationale de France. Texte à paraître.

ProgrammeProgramme

"La décolonisation a commencé avec la poésie" (J. M. Dash)

Michael DASH citant  "Le Frisson du Baroque, Glissant, l'art et la structure granuleuse du monde". Derrière, en projection, la sculpture à hauteur d'homme : " Édouard Glissant", de Agustin Cardenás. La Sorbonne, 02 juin 2018, amphithéâtre Richelieu.Michael DASH citant "Le Frisson du Baroque, Glissant, l'art et la structure granuleuse du monde". Derrière, en projection, la sculpture à hauteur d'homme : "Édouard Glissant", de Agustin Cardenás. La Sorbonne, 02 juin 2018, amphithéâtre Richelieu.

J. Michael Dash, né à Trinidad, a beaucoup travaillé sur la littérature haïtienne et les écrivains français des Caraïbes, en particulier Édouard Glissant, dont il a traduit en anglais les ouvrages tels que La Lézarde (The Ripening, 1985), Le Discours Antillais (Caribbean Discourse, 1989), Monsieur Toussaint (2005). Après avoir enseigné à University of West Indies en Jamaïque, il est aujourd'hui professeur à New York University et directeur du African Studies Program. 

Michael Dash a sculpté son texte dans le prolongement direct de "Fonder sur l'Abime", celui qu'il avait présenté à Paris en septembre 2012 à l'occasion du colloque international UNESCO - BnF - ITM - Maison de l'Amérique latine :"Saint-John Perse, Aimé Césaire, Édouard Glissant : Regards croisés", texte admirable qui sera publié sous peu.

J'y ai découvert une matière et des pigments lexicaux nouveaux autant sur le registre oral que dans le corps des couleurs peinturées dont il est le seul a savoir façonner l'aura. Un travail glissantien pur jus de canne bleue et de soleil, brillant !

 ["La créativité de certains artistes et de certains sculpteurs a une place plus fondamentale dans le fondement de la pensée de Glissant pour qui l'art a une capacité d'éclater la logique d'unification qui domine la philosophie occidentale..."]

Comme son frère le poète, Michael Dash a su peindre ici la parole au plus près du couteau des artistes Matta, Lam et Cardenas tous amis d'Édouard Glissant, tous participant du baroque qui favorise l'extension et l'éclat plutôt que la profondeur.

Un Grand Merci 

À suivre et à découvrir donc...

La Jeunesse Autochtone de Guyane met Hulot face à ses responsabilités écoloniales

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La Jeunesse Autochtone de Guyane met Hulot face à ses responsabilités écoloniales

Pierre CARPENTIER
La Jeunesse Autochtone de Guyane met Hulot face à ses responsabilités écoloniales

Invitée à Paris par le député d'Europe Écologie, Yannick Jadot, la JAG entend obtenir du ministre de l'écologie l'annulation du projet extractiviste de méga-mine industrielle à ciel ouvert "Montagne d'Or". En provenance de Cayenne hier, dès le matin de son arrivée, l'organisation amérindienne a entamé un marathon médiatique : ONG, radios parisiennes et conférences de presse jusqu'au 8 juillet

Accompagnée d'Alexis Tiouka, juriste kalina militant, expert en droit international panaméricain des peuples autochtones, co-rédacteur en 2007 de la déclaration des Nations Unies sur le droit des peuples autochtones, en présence de Jean-Paul Fereira le maire de la commune amérindienne d'Awala - Yalimapo, un des rares élus guyanais, (avec M. Jean Lecante, le maire de Montsinéry - Tonnegrande, et de Mme Cornélie Sellali Bois-Blanc, maire d'Iracoubo), a avoir pris une position très ferme contre le projet Montagne d'Or, la délégation de la Jeunesse Autochtone de Guyane emmenée par son porte parole Christophe Yanuwana Pierre est aujourd'hui constituée (sur le plateau du "Consulat"à Montparnasse) de trois générations de combattants de la liberté.

Christophe Pierre et le député d'Europe Écologie Yannick Jadot (à droite).Christophe Pierre et le député d'Europe Écologie Yannick Jadot (à droite).

Alexis Tiouka : "Il y a un combat juridique, et il y a le combat sur place, sur le terrain. Vous êtes nos alliés, vous êtes conscients que la terre est en danger, quelque part dans votre coeur vous êtes peut-être Amérindiens, vous êtes peut-être des guerriers, mais des guerriers pour la paix. Le monde dans sa globalisation, est en train de marginaliser les 400 millions de peuples autochtones qui existent dans le monde, et qui luttent sans relâche. Nous allons voir en novembre 2018 un peuple qui va s'émanciper à travers l'article III de la déclaration des Nations Unies sur le droit à l'autodétermination, ce sont nos frères Kanak. Ils vont nous montrer l'exemple, c'est là que nous voulons arriver. Je suis avec mon peuple profondément enraciné dans la terre de Guyane, plus encore que les racines du grand arbre Fromager dont on sait qu'elles atteignent le fond de la croute terrestre..."

Alexis TioukaAlexis Tiouka
Alexis Tiouka et PyèroAlexis Tiouka et Pyèro

Amandine Mawalum Galima, voir photographie plus haut : "Pourquoi je suis contre le projet Montagne d'Or ? C'est la plus grande mine à ciel ouvert de toute la "France". En Guyane ils ont recensé 600 sites aurifères, jusqu'à présent l'état n'a rien fait et pourtant ils ont les moyens... Concernant la question autochtone, l'archéologie cherche à préserver les vestiges de notre civilisation mais ils sont en train d'ignorer un peuple qui existe toujours en ce moment, c'est un génocide silencieux qui est en train de se passer, c'est ça qu'on est venu dénoncer. On a accueilli le monde à bras ouverts, et voilà le résultat, on nous ignore. Au jour d'aujourd'hui on entend nous exterminer, mais ça ne se fera pas ! Cette fois on ne lâchera pas et on ira jusqu'au bout !..." 

 Christophe Yanuwana Pierre : "Ça fait plus d'un an maintenant, qu'on s'est mobilisés contre ce projet, et on étaient seuls, vraiment seuls, sur le terrain. (...) Nous on ne connaissait pas "Or de Question", on ne connaissait pas toutes les autres organisations qui étaient en train de se mettre en place pour bloquer la Montagne d'Or. On était une bande de jeunes, même nos ainés ne nous faisaient pas forcément confiance. Mais on a décidé d'y aller, on a apprit ce que cela voulait dire, on a informé nos chefferies qui se sont positionnées. Ensuite de plus en plus de personnes ont adhéré à l'idée en fait. De plus en plus de personnes non autochtones, quelque part. Et c'est la réussite de tout ce mouvement qui nous a permis aujourd'hui d'être là.

C'est à dire, qu'on a réussit, nous jeunes autochtones, jeunes amérindiens en Guyane française, avec ce que ça sous-entend derrière... On a hérité d'un passé assez lourd de couches extrêmes de violences qui s'accumulent encore en nous. On a hérité de toute la souffrance de nos ainés, et de toute la destructuration de notre société. Et on a réussi avec les morceaux de notre identité d'origine qui nous restaient.

On a su créer quelque chose de complètement nouveau qui nous ressemble, et c'est ce petit bout de message-là qui a fait son chemin toute cette année (...)

On va utiliser toutes les formes que l'on a à disposition pour stopper ce projet, si on y arrive pas, on est prêts à être sur le terrain et on sera sur place et on va se battre physiquement s'il le faut !

Et ça c'est une promesse qu'on a faite à ceux qui vont nous soutenir et à ceux qui vont nous combattre, parce qu'on est prêts aujourd'hui, au niveau de la jeunesse amérindienne, de la jeunesse guyanaise, je crois qu'on a suffisamment vu nos ainés souffrir des souffrances coloniales et cela ne va pas se reproduire, en tous cas, tant qu'on est là et tant qu'on est debouts, plus jamais !..."

PS

L’autochtone (les amérindiens) sera privilégié non seulement parcequ’il est rendu à un stade de survie ultime face aux colonialismes et à la modernité partout sur la planète, mais surtout parcequ’il est le garant le plus sacrifié de notre conscience collective liée à notre environnement naturel. C’est un préalable et un engagement que tout élu.e guyanais.e ou simple compatriote doit prendre en haute considération, il est indispensable de l'admettre, de le comprendre, de le reconnaître et de le défendre au même titre que l’ONU pour construire pacifiquement l'avenir de notre pays.

Soley' !

Pyèr.

Voir sur la1erefrancetvinfos.fr  :"La Jeunesse autochtone invitée par le député européen Yannick Jadot à Paris" 

Christophe  Yanuwana Pierre et Pyéro. (Crédit photo Éric Coquelin)Christophe Yanuwana Pierre et Pyéro. (Crédit photo Éric Coquelin)
Crédit photographie, Éric Coquelin.Crédit photographie, Éric Coquelin.

L’ADN colonial de la République

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L’ADN colonial de la République

L’ADN colonial de la République

Le 9 août sera célébrée la Journée Internationale des Peuples Autochtones. Initiée par l’ONU en 1995, elle vise à sensibiliser sur leur situation et à promouvoir des actions nationales et internationales pour le respect de leurs droits. La France a des peuples autochtones sur ses territoires, elle se doit de prendre toutes les mesures pour appliquer concrètement les droits qui leur sont reconnus

ONU Conseil des Droits de l’Homme (Genève) le 28 juin dernier.

La France rejette pour la Nième fois la ratification de la Convention Nº169 de l’Organisation Internationale du Travail au motif du principe de coloniale indivisibilité de la République !...

À travers les âges, le dogme constitutionnel d’indivisibilité de la République des sept mers sur les trois océans se dresse irréconciliable avec le droit humain contre la reconnaissance des Peuples Autochtones sous le ciel français. Il n’y aurait donc ici de vertu possible en droit que par son action colonialiste sur la Terre...

Les termes de l’intervention de M François Croquette, Ambassadeur de France auprès de l’UE et des Droits de l’Homme à l’ONU :

 

« Monsieur le Président, chers collègues, Mesdames et Messieurs,

Nous sommes réunis pour conclure le troisième cycle de l’Examen Périodique [Universel] de la France.

[Voir EPU dans la dernière Lettre d’Information des Droits des Peuples Autochtones de Guyane] Ndlr.

Mon pays reste plus que jamais profondément attaché à cet exercice, outil irremplaçable d’évaluation des politiques publiques au regard du respect et de la promotion des Droits de l’Homme. 

La France a examiné avec soin les 297 recommandations qui lui ont été adressées lors de son audition le 15 janvier 2018. La décision d’accepter ou non, ou d’accepter seulement en partie ces recommandations à fait l’objet d’un processus de consultation interministérielle approfondi. 

Nous avons non seulement répondu aux recommandations mais également rédigé, dans un soucis de clarté, une annexe au document officiel qui explicite sous forme de tableau les positions de la France sur chacune des recommandations.

La Commission Nationale Consultative pour les Droits de l’Homme (CNCDH) que je salue, à été associée à ce processus. À l’issue de cet exercice la France a accepté 238 recommandations, soit 80% de celles qui ont été formulées. En outre la France accepte en partie 34 recommandations, cela signifie qu’elle en partage le sens, mais qu’elle ne peut les mettre en œuvre en totalité, ou encore, que des obstacles juridiques ou constitutionnels s’y opposent. 

Seules 25 recommandations sont seulement notées ; soit parce que nous ne sommes pas en mesure de les mettre en œuvre, soit pour des raisons juridiques ou constitutionnelles, soit parce que nous ne les approuvons pas sur le fond. 

La France n’a pas accepté par ailleurs certaines recommandations qui impliquaient la reconnaissance des concepts de minorités et de Peuples Autochtones. En effet le droit français repose sur deux principes essentiels consacrés par l’article premier de la constitution : l’égalité de droit des citoyens, sans distinction d’origine, de race ou de religion et l’unité et l’indivisibilité  de la nation. 

Ainsi la France ne reconnaît pas de droit collectif à des groupes qui seraient définis par une communauté d’origine, de culture, de langue ou de croyance. L’affirmation d’identité est le résultat d’un choix personnel, non de critères applicables définissant à priori tel ou tel groupe. C’est en raison de cette conception que la réalisation de statistiques ventilées par origines raciales ou ethniques, évoquées par certaines recommandations n’est pas pratiquée en France. Et c’est en vertu de cette même tradition constitutionnelle d’égalité des individus et d’indivisibilité de la République, que la France ne peut pas garantir des droits culturels collectifs à des groupes particuliers sur un fondement identitaire. 

La France ne peut pas non-plus, pour les mêmes raisons, reconnaître la notion de Peuples Autochtones, et c’est pourquoi elle n’envisage pas à ce stade de ratifier la Convention nº169 de l’Organisation Internationale du Travail.

Cela ne signifie pas bien sûr que la France méconnaît les difficultés auxquelles les personnes appartenant à ces groupes peuvent être confrontées, mais que pour elle, leur protection passe par des politiques publiques adaptées plutôt que par la création de droits spécifiques. »

 

PS :

Voir La Tribune de France Liberté signée Marion VEBER, « Journée Internationale des Peuples Autochtones : la France doit agir pour respecter leur droits », ici : https://www.france-libertes.org/fr/journee-internationale-peuples-autochtones-france-agir-respecter-leurs-droits/

Immortalité de Glissant, et du Front Antillo-Guyanais pour l’Indépendance (Poème)

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Immortalité de Glissant, et du Front Antillo-Guyanais pour l’Indépendance (Poème)

Pierre CARPENTIER
Immortalité de Glissant, et du Front Antillo-Guyanais pour l’Indépendance (Poème)

Du Panthéon Noir des nations interdites, l'auteur du IVème siècle nous contemple. Black Pantheon : Aux Grands Hommes leurs Patries futures reconnaissantes.

Jou pou nou ajounou poko wè jou !

Fron Antiyo-Guiyàné !

To Rakaba-ya Fon, ké bokou-bokou,

É sa ki dèyè,

Pokò touché !

 

( Traduit de la langue créole de Guyane :

Le jour où nous capitulerons n’est pas prêt d'arriver !

Front Antillo - Guyanais !

Tes racines sont profondes et nombreuses,

Et ceux qui fermeront nos rangs ne sont pas prêts d’être en vue ! )

 

Dépi Nanni-Nannan,

Pi konba-a rèd,

Pi fok nou doubout pou rézisté,

Trapé tout’ libèté nou- an,

Antiy’ - Guiyàn,

Sé Bwa Fè, Acoma, ansanm épi Bwa Kanon,

Ka véyé lanasyon-nou,

Jistan i wè jou.

 

( Traduit de la langue créole de Martinique :

Depuis des lustres,

Plus le combat se durcit,

Plus il nous faut nous montrer résistants,

Pour obtenir notre liberté.

Les Antilles - Guyane,

Ce sont les Bois de Fer, l’Acoma et le Bois Canon,

Qui veillent,

À l’avènement de nos nations ! ) 

 

*

*     *

 

Les siècles du poète sont impatients d'enjamber leur course,

L'odyssée du mâcheur de temps est fixée,

Depuis le cap millénaire de nos libertés,

Droit sur l'éternité.

 

 

Rien ne vaut la peine de se rendre triste,

Que tu marches dans la ville pavée,

Ou sur les franches traces du rivage.

 

 

De la plage blanche du touriste,

Rouge, du Conquérant,

Brûlante de sable noir,

 

 

La mer se retire,

 

 

Pour te revenir,

D’ardente mémoire,

Par dessous les boucans,

Et les veines salées,

Du peuple volcanique.

 

 

Mais les vents de mer,

Sont aussi de nature à consoler,

Des deux côtés, 

De l'Atlantique Noir.

 

 

Et la caribéanité des pensées nous rattache,

Au continental Bouclier,

Des Guyanes transverses,

 

 Roches-Mères de toute pierre à naitre sur les feuilles alentours,

 Patries des Amérindiens, des Noirs Marrons, des Nègres dits « Créoles »,

Communautés historiques de base,

Triomphantes de la dépossession,

Et du déracinement.

 

 Depuis la Haute Colombie,

Source des grands fleuves, du golfe du Mexique et des océans,

Au Pan-Atlantique Brésil,

Où se partagent les Eaux de roches,

 

 Guyanes sœurs,

Unies à se défendre,

Du risque de mourir,

Solitaires.

 

  

Et de bonheur sur la terre,

Le poète nous indexa, 

L'étoile des peuples,

Et le proche horizon,

De leur nations,

Interdites pour un temps... Pour un temps seulement,

Sous le ciel français.

 

 

Le sang est plus épais que l'eau !

 

 

Glissant, 

 Le Front Antillo - Guyanais, 

Néo - intelligences,

Des lignées émancipatrices,

Solidaires en quête de libertés,

Sommes immortels !!!

 

 

Soley' ! 

 

 

Pierre Carpentier

Mèt zéklè ka konnyen soley ké roch !

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Mèt zéklè ka konnyen soley ké roch !

Mèt zéklè ka konnyen soley ké roch !

   Pierre CARPENTIER nous livre ci-après une magnifique traduction en créole guyanais d'un passage du poème d'Edouard GLISSANT paru dans l'ouvrage "E. GLISSANT, Forgeur d'Eclairs, Caillasseur de Soleil"...

A lò roch karayib-a pété ki lanésans di poèt-a vini pou nou,

Sa  chaviraj dlo lanmè-a té sa roun krazé nèt, 

Ki jouk atò paka jen pran fen.


 

I voyé moso limyè dlo,

Ké sonjé ki véyatif,

Pou tiré nou-tout anba somey.

Kou dlo lanmè-a ka wè so kò fouyé ké limyè soley,

Nou libèté an tout mannyè-ya divèt ka raché san nou pa tchoulé.


 

Atélyé mès-afors toujou konyen san pozé anba syèl massogan-yan.

Renk ki konba san libèté pa ka rantré, 

Renk ki kaloj repiblikenn-a,

Renk ki pri andan kò yé larépiblik-a,

Ké so la layisité kolonyal toupatou asou lanmè-ya,

Piès endépandans nasyonal pa ké poté-la !

Soti ofon sa kò-a !...


 

Tonnè disan asou latè !

 

  • Nou-menm :

Guéryé kanak kaksé ké difé viktwè nou gangan-yan asou kaponnri !

 

  • Nou-menm : 

Endjen Laguiyàn, nou sa fè di lans rouj ; ofon zot lanfè-a, zot ké pran kirar pou myèl !

 

  • Nou menm :

Bushinengue, dokò ka kaya-kaya roch so-ya, doubout solid pou la nasyon,

 

  • Nou menm Tayisyen :

Nou ren maré ké lapo pyébwa féssé touvivan asou disan roch,

 

  • Nou menm :

Markizyen, ka pran bri tèt boutou ka frakassé, pou amizman di sé batay antan lontan,


 

  • Nou menm :

Matiniké, mèt elektrik ka sabré téren la libété, tchwinn’ !


 

  • Nou menm :

Réyoné, ki tété piman, labrèz ké difé kannari,


 

  • Nou menm :

Gwadloupéyen, nou vayan gangan-yan té kou dragon ka dékalé lapoud a kanon,


 

  • Nou menm :

 Guiyàné révolisyonèr ini douvan ni latè ni drwè ki toulédé sa di yé.

(Mèt karé poun moman, mé ki frajil asou larivyè).

 

Nou ka hélé HO !

Mové kozman lanmè-a ki paré pou dérayé tousa ki asou so dlo,

Mé senbolik nou vayans !

Nou kouronnman sa di viktwè asou loséan !


 

Poèt ! Ranmassé to laforj !

Charjé, ajisté to latélyé zéklè !

É konnyen yé ké larbalèt soley !


Avant Première "TE VAANUI, l'Odyssée d'Ismaël"à Salon de Provence et Marseille

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Avant Première "TE VAANUI, l'Odyssée d'Ismaël" à Salon de Provence et Marseille

Avant Première "TE VAANUI, l'Odyssée d'Ismaël" à Salon de Provence et Marseille

Ismaël Patu Huukena est un nageur atypique, il médite, dans l'océan ! En reliant cinq des îles Marquises par une nage symbolique, Ismaël souhaite aider son peuple à réunir les pièces du puzzle pour reconstruire sa culture. Projections et conférence-débat le 1er octobre à Salon de Provence au cinéma les Arcades, le 2 au cinéma Pathé-Madeleine à Marseille. Les programmes ci-dessous.

 

Trailer Te Vaanui Vf

SYNOPSIS:

Ce film retrace l’odyssée d’Ismaël Huukena dans une
aventure extraordinaire, un défi spirituel qui le mènera à rejoindre à la nage cinq des quatorze îles de l'archipel des Marquises, dans l'océan Pacifique.
Lors des quatre traversées à la nage qui ponctuent ce voyage, Ismaël sera amené à rencontrer de nombreuses formes de vie marine, mais aussi à composer avec les caprices météorologiques et maritimes potentiels du Pacifique.
Ce contact avec l’océan extrêmement riche se place au coeur de sa quête initiatique.
Ainsi, chaque traversée sera l’occasion de découvrir la relation très particulière qui existe entre Ismaël et l’océan Pacifique.

Ismaël Patu Huukena est un nageur atypique, il médite, dans l'océan ! En reliant cinq des îles Marquises par une nage symbolique, Ismaël souhaite aider son peuple à réunir les pièces du puzzle pour reconstruire sa culture. 


Date de sortie: décembre 2018, France Ô (durée: 52min)
Réal: Jean-charles Granjon
Bluearth Production
 

- À SALON DE PROVENCE, LE 1er OCTOBRE, PROJECTION CONFÉRENCE-DÉBATS AU CINÉMA LES ARCADES À 19H15.

INFOS/RÉSERVATION :  06 16 98 61 09 / 0648 41 05 56

 

- À MARSEILLE, LE 2 OCTOBRE LE PROGRAMME CI-DESSOUS

DéROULEMENT DE LA SOIREE:

19h15: Ouverture
19h25: Projection (52')
20h20: Conférence-Débat
22h15: Fin de soirée

En présence de:
Jean-charles Granjon (Bluearth Production)
> Réalisateur engagé dans le changement et la transition
> Auteur du roman initiatique « Initiation Pacifique » en parution aux éditions Trédaniel (fin 2018)

Huukena Isma:
> Nageur marquisien, porte parole de tout un peuple.
> En déplacement exceptionnel en métropole du 25/09 au 10/10 afin de communiquer autour de la sortie du film et de porter les messages qui lui sont chers:
>>> la re-connection de l’Homme à l’Océan
>>> la préservation des ressources naturelles marines
>>> la préservation du patrimoine culturel ancestral
>>> l'approche environnementale spirituelle polynésienne

******L'INTEGRALITE DES BENEFICES DE LA BILLETERIE********
Sera vouée à financer les vols d'Ismaël depuis la Polynésie et ses déplacements internes afin d'assurer les différentes conférences autour du film. L'Association l'Ile Eau s'engage et collabore en ce sens avec l’association Médit-Action (co-productrice du film) dont nous sommes partenaires.
************************************************************************

INFOS:
Emilie: 06.48.41.05.56
Nadia: 06.16.98.61.09
Cinéma Pathé Marseille - Le Madeleine: 04 91 49 08 68

BILLETTERIE sur place ou en ligne: https://s.cinemaspathegaumont.com/#/C3101S119520/booking

LIENS:
Te aranui - le film
Médit-Action
Bluearth Production - WEB https://www.bluearth-prod.com/
Association l'Ile Eau
Cinéma Pathé Marseille - Le Madeleine

Îles Marquises - Guyane : Même Combat !

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Îles Marquises - Guyane : Même Combat !

Pierre CARPENTIER
Îles Marquises - Guyane : Même Combat !

Avant Première à Marseille de "TE VAANUI, L'ODYSSÉE D'ISMAËL" au cinéma Pathé-Gaumont Madeleine le 02 octobre. Le fruit cinématique de la rencontre choc du cinéaste Jean-charles Granjon avec Ismaël Patu Huukena et le peuple Enata (marquisien) par une mise en relation guyanaise.

Îles Marquises-Guyane : Même Combat pour la gestion et la mise en valeur responsable de nos patrimoines naturels et culturels dans le respect de notre aquasphère !

 

Isma, Fabienne Dulymbois-Carpentier, Pablo Teikitu. Marseille.Isma, Fabienne Dulymbois-Carpentier, Pablo Teikitu. Marseille.
Granjon, Carpentier, Huukena. Pathé-Gaumont Madeleine. MarseilleGranjon, Carpentier, Huukena. Pathé-Gaumont Madeleine. Marseille
Trois chevaux de mers !...Trois chevaux de mers !...

Sommet de « l’universelle » Francophonie en Arménie

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Sommet de « l’universelle » Francophonie en Arménie

Pierre CARPENTIER
Sommet de « l’universelle » Francophonie en Arménie

« Un vrai impérialisme totalitaire, la vraie défense d’un monolinguisme universel » Édouard Glissant in Poétique de la Relation. « La francité est d'abord un élément de stratégie. La francophonie est son signifiant » in Le Discours Antillais... Sa ki tandé, tandé. Sa ki konprann, konprann !...

Rien que le décorum du sommet, on dirait une dictature de film de Science Fiction à la Stanley Kubrick. Ou encore, l'assemblée du sénat dans Star Wars avant de voter... l’Empire.

Seule la nation nouvelle porte connaissance au monde...

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Seule la nation nouvelle porte connaissance au monde...

Pierre CARPENTIER
Seule la nation nouvelle porte connaissance au monde...

Car elle a triomphé par sa volonté de s'y enraciner. "Je ne crois pas que les principes universels soient des principes qui permettent l'émancipation, en tout cas de peuples opprimés, parce qu'on a jamais vu une démocratie occidentale mue par ces principes-là accepter, ou proposer, ou prendre en main une décolonisation". (Édouard Glissant).

L'ennui voyez-vous c'est que demain 4 novembre 2018, il s'agira d'un "referendum" bilatéral organisé in situ par la puissance administrante (colonisatrice : la France) dans le bloc de sa constitutionnalité au moyen du génocide par noyade de la démographie électorale kanak. 

Cette "option" politique n'est pas reconnue par les institutions internationales (ONU) qui garantissent l'autodétermination des peuples, car elle est "proposée/imposée" par le pays qui y exerce son autorité, son droit, ses fonctions et pouvoirs  régaliens.

Ils veulent nous noyer mais notre résistance est d'unité sous-marine !

Guyanaisement,

Soley' !

Pyèr.

PS : 

Voir : "Édouard Glissant a démasqué les principes occidentaux fondés sur l'émancipation", ici

Guyane. Les bienfaits collatéraux du "référendum" de décolonisation en Kanaky

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Guyane. Les bienfaits collatéraux du "référendum" de décolonisation en Kanaky

Guyane. Les bienfaits collatéraux du "référendum" de décolonisation en Kanaky

Suite aux résultats encourageants du référendum de décolonisation "à la française" de la Kanaky-Nouvelle Calédonie, Maurice Pindard, membre du bureau directeur du Mouvement de Décolonisation et d'Émancipation Sociale, évoque le Comité pour la réinscription de la Guyane sur la liste des pays à décoloniser de l'ONU.

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